Suisse: Perspectives d’avenir pour l’élevage d’’Einsiedeln

Une Sarl pour les «cavalli della Madonna»

Einsiedeln,

(APIC) L’espoir renaît dans les écuries d’Einsiedeln: le salut des «cavalli della Madonna» pourrait bien venir de la création d’une société à responsabilité limitée (Sarl). Le plan pour le maintien du haras du couvent d’Einsiedeln prévoit de rénover les boxes et le manège. Interrogé par l’APIC, le Père Thomas Locher a précisé que des démarches avaient été entreprises pour que la race chevaline particulière d’Einsiedeln soit placée sous la protection de «species rara»

L’élevage de chevaux plus que millénaire du monastère bénédictin d’Einsiedeln connaît depuis plusieurs années des difficultés financières. Les moines ont perdu leurs acheteurs traditionnels qu’était la cavalerie de l’armée et la paysannerie. Les agriculteurs préfèrent depuis longtemps les tracteurs aux chevaux des moines, pour atteler leurs machines. S’il a fallu du temps pour établir un concept de gestion garantissant le maintien du haras, on est aujourd’hui à deux doigts de sa réalisation. Dès le premier janvier, l’entreprise exploitée jusqu’ici par les Pères sera transformée en société à responsabilité limitée qui comprendra, outre les moines, un exploitant externe et d’autres personnalités intéressées à cet élevage. Grâce à cette restructuration, l’élevage continuera de recevoir les paiements directs de la Confédération auxquels le couvent n’aurait plus eu droit en 2001, selon les dispositions légales.

Rénovation et extension

L’appui d’éminents politiciens, de la protection des monuments historiques et des milieux de l’élevage chevalin est d’ores et déjà acquis au monastère, qui est en tractations avec un couple de fermiers pour l’exploitation du domaine. Le conseiller aux Etats et actuel landamann du canton de Schwyz, Bruno Frick, figure parmi les «supporters» des «cavalli della Madonna», au même titre que le conseiller d’Etat Werner Inderbitzin, le directeur du Musée national à Zurich, Andres Furger, directeur du haras national d’Avenches (VD), Pierre-André Poncet, ainsi que l’archiviste cantonal Josef Wiget.

Les écuries, en partie si vétuste qu’elles ne répondent plus aux prescriptions de la loi sur la protection des animaux, seront rénovées et agrandies. Il est prévu de construire une nouvelle halle d’équitation, une cour et des locaux d’exposition consacrés à l’élevage de la race d’Einsiedeln. Ces nouvelles structures rendront possible l’accueil en pension de montures privées et l’organisation de cours d’équitation, autant de sources de revenus. On ne sait pas encore si le troupeau de chevaux du couvent actuellement fort de 22 têtes sera augmenté.

Bon caractère, élégance et noblesse

Le cheval d’Einsiedeln connu pour son élégance, sa noblesse et son bon caractère continuera ainsi d’être élevé au couvent qui espère élargir le cercle des acheteurs aux amateurs d’équitation sportive et de loisirs équestres. La reconnaissance des chevaux d’Einsiedeln par «species rara» pourrait achever de remettre l’élevage du couvent en selle. Selon le Père Thomas, les instances fédérales sont plutôt encourageantes.

L’abbaye bénédictine d’Einsiedeln a été fondée en 934. Les premières générations de moines venaient de la chevalerie et de la noblesse. On peut donc en déduire que les écuries ont toujours appartenu au couvent. La première trace écrite d’un haras au couvent d’Einsiedeln remonte à 1064. Dans les milieux du commerce chevalin – qui était florissant au Moyen-Age avec l’Italie – , les chevaux portaient le beau nom de «Cavalli della Madonna». (apic/mos/gs/mjp)

11 décembre 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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