L’UDC surfe sur la vague anti-Enbiro

Suisse romande: L’Enseignement Biblique et Interreligieux Romand dans le collimateur

Sion, 1er février 2004 (Apic) La droite populiste de Suisse romande s’intéresse désormais de très près à l’enseignement religieux à l’école, à l’instar des milieux proches des traditionalistes. Après le Valais, l’UDC (Union démocratique du centre) romande surfe sur la vague anti-Enbiro, l’Enseignement Biblique et Interreligieux Romand, aujourd’hui adopté par tous les cantons, à l’exception pour l’instant de Genève.

Les détracteurs de l’Enbiro parlent désormais de «virus révisionniste», de «cap sur le New Age et la pensée mondialiste» et accusent la méthode de mettre en fait Mahomet et Jésus sur pied d’égalité, en provoquant ainsi une profonde rupture avec la tradition judéo-chrétienne du Valais et de la Suisse. Il s’agit désormais pour l’UDC d’un «étonnant remake du Rapport Bergier», qui plus est payé par le contribuable.

Mardi 3 février, des chefs de file de l’UDC romande vont publiquement dénoncer les  » méfaits d’Enbiro» lors d’une conférence de presse à Aigle. Y prendront part notamment les conseillers nationaux UDC Jacques Pagan (Genève), Oskar Freysinger (Valais), Yvan Perrin (Neuchâtel), ainsi que la présidente des femmes UDC du Valais, et Raphaël Filliez, président de l’UDC du Valais romand.

L’UDC prend le relais

Formée par des délégués des Eglises et des grandes religions, ainsi que de divers cantons romands, Enbiro a mis au point un vaste matériel didactique, encore récemment renouvelé, utilisé par de très nombreuses écoles. Enbiro se trouve au coeur d’un débat où les uns veulent promouvoir une histoire des religions qui donnerait une importance égale dans le traitement de diverses traditions et d’autres tiennent à la forte priorité, voire à l’exclusivité de la tradition judéo-chrétienne.

En Valais, un «Comité parental et citoyen», emmené par son porte- parole Jean-Charles Kollros, exige le retrait immédiat du Manuel d’enseignement multi-religieux Enbiro des classes de 3ème et 4ème années primaires du canton. Désormais, c’est l’UDC qui veut prendre le relais en Suisse romande pour dénoncer les «déviances religieuses, politiques et historiques» et le «féminisme déplacé» de la méthode Enbiro, pourtant soutenue par les Eglises officielles.

Après avoir déposé devant le Grand Conseil valaisan une pétition munie de plus de 2’000 signatures, le «Mouvement parental et citoyen» qui exige le retrait immédiat du manuel Enbiro se réjouit dans un communiqué de presse «d’avoir réussi à briser l’omerta, la loi du silence que voulaient imposer tant le Département de l’Education que l’Evêché» à propos de la contestation de l’Enbiro. (apic/com/be)

1 février 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!