Suisse romande: la secte raëlienne poursuit sa campagne contre l’Eglise catholique

Affiches contre le pape, accusé de «crimes contre l’humanité»

Fribourg, 4 janvier 2002 (APIC) La secte raëlienne, qui fait déjà l’objet d’une plainte pénale déposée récemment à Genève par des responsables catholiques, poursuit sa campagne tous azimuts contre l’Eglise catholique. Elle annonce qu’elle veut obtenir l’inculpation du pape pour les crimes commis par les institutions catholiques contre les Aborigènes australiens et les populations autochtones du Québec.

Dans une campagne d’affichage en Suisse romande, Claude Vorilhon, alias Raël, gourou de la secte du même nom et fondateur du centre pour le clonage humain Clonaid, affirme vouloir traîner le pape devant les tribunaux belges pour «crimes contre l’humanité». Vorilhon, ancien chroniqueur sportif français âgé de 55 ans, veut saisir les tribunaux belges, en vertu de la loi belge de compétence universelle qui leur permet la poursuite en Belgique de responsables d’atrocités commises à l’étranger.

Les attaques répétées de Raël contre l’Eglise catholique font suite aux attaques médiatiques de ces dernières années contre la secte, accusée de prôner théoriquement dans ses écrits l’inceste et la pédophilie. Officiellement, le mouvement raëlien se déclare opposé à ces pratiques. Prônant «la liberté sexuelle des adultes consentants» et l’abaissement de l’âge de la majorité sexuelle des jeunes, il affirme vouloir libérer les individus des tabous judéo-chrétiens touchant à la sexualité, notamment par l’éducation sexuelles des enfants dans le sens de la «méditation sensuelle». Entre autres excentricités, le mouvement déclare être en lien avec les extra-terrestres. Pour les accueillir, il veut bâtir une ambassade à Jérusalem, pour laquelle il a déjà, selon ses propres dires, récolté plusieurs millions de dollars auprès de ses membres.

Une contre-offensive tous azimuts

Dans sa contre-offensive déclarée contre les «rumeurs infâmes» que font courir les autorités catholiques contre lui, le mouvement raëlien a lancé l’association «Nopedo» (Association pour la dénonciation des prêtres pédophiles). Nopedo accuse partout dans le monde l’Eglise catholique d’abriter en son sein des «milliers de prêtres catholiques pédophiles». Raël, condamné à retirer son accusation par la Justice belge, qu’il qualifie de «parodie de justice dont il n’a que faire», rétorque sur son site internet. Pour lui, il n’y a pas en fait des milliers de prêtres pédophiles, mais des «dizaines de milliers, une estimation revue à la hausse, étant données les récentes excuses officielles du pape à ce sujet.»

Concernant les crimes et abus dont ont été victimes les Aborigènes d’Australie, la secte mentionne l’enlèvement par la force de milliers d’enfants pour les placer dans des institutions catholiques et les «actes de pédophilie dont ils ont été victimes par des prêtres». Raël considère que les excuses du pape «constituent une reconnaissance de culpabilité qu’un tribunal ne pourra ignorer». Mais pour le gourou raëlien, les excuses ne sont pas suffisantes. Il exige qu’une partie de «l’immense fortune du Vatican (.) accumulée dans sa grande majorité par le pillage des victimes de ses génocides» soit redistribuée aux victimes des crimes dont il accuse l’Eglise catholique.

Des réactions outrées de fidèles

Il faut noter que la campagne d’affichage en Suisse romande a suscité la réaction indignée de nombre de prêtres et de fidèles catholiques qui se sentent une nouvelle fois diffamés par la secte. A Marly, où les Raëliens avaient déjà distribué au printemps dernier un tract de Nopedo pour dissuader les parents d’envoyer leurs enfants au catéchisme, le Père Alain Voisard, curé de la paroisse Sts-Pierre-et-Paul, a été interpellé par des fidèles outrés. Le religieux espère que les gens seront assez adultes pour comprendre les motifs qui sont derrière la campagne de diffamation des prêtres. Il explique cette nouvelle attaque par la «rage» des raëliens dont la doctrine et la pratique avaient été mises en lumière par le quotidien «La Liberté». (apic/be)

4 janvier 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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