La beauté de l’inculturation de l’Eucharistie en Afrique
Synode: Intervention de Mgr John Olorunfemi Onaiyekan, président du SECAM
Rome, 11 octobre 2005 (Apic) Le président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SECAM), Mgr John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque d’Abuja au Nigeria, s’est félicité de l’inculturation des célébrations eucharistiques sur le continent, lors de la 11e congrégation générale du Synode des évêques.
«Mon intervention est un hymne de remerciement et de louange à Dieu pour les grandes bénédictions que le peuple d’Afrique a expérimentées dans la période suivant le Concile Vatican II à travers la participation active, consciente et féconde, mais aussi joyeuse, à l’Eucharistie célébrée dans la richesse de nos expressions culturelles», a déclaré Mgr John Olorunfemi Onaiyekan, dans une intervention chaleureusement applaudie par les pères synodaux.
Si le président du SECAM a évoqué «la mesure, la prudence et parfois l’inquiétude» exprimées dans l’Instrumentum Laboris «devant les erreurs, exagérations et expérimentations hasardeuses à ce sujet», reconnaissant qu’il «est indubitablement raisonnable de manifester ces réserves» devant «être prises au sérieux», il a ajouté malgré tout que «dans l’ensemble, elles ne doivent pas causer de fausses alarmes».
«Dans toute l’Afrique, dans les 40 dernières années, des très belles célébrations eucharistiques sont apparues, qui ont approfondi la foi des personnes, amélioré la qualité de leur participation, intensifié l’amour pour le sacerdoce, infusé joie et espérance au milieu du découragement et du désespoir, favorisé les relations oecuméniques et promu de façon générale l’évangélisation», a poursuivi l’évêque nigérian.
Beaucoup à offrir
«L’Eucharistie mérite et reçoit le meilleur de nos cultures», a par ailleurs affirmé Mgr Olorunfemi Onaiyekan. «Nous n’avons pas beaucoup à offrir (.) mais ce que nous avons, nous sommes contents de le donner, a-t- il alors expliqué, nos chants et nos poésies, le roulement de nos tambours et les rythmes de nos danses, tout pour la gloire de Dieu». Pour lui, «solennité et caractère sacrés» peuvent en effet «s’exprimer» non seulement par les chants et les instruments traditionnellement utilisés dans le monde occidental, «mais aussi par le gong, le xylophone et le tamtam». Dans son intervention, le président du SECAM a cependant reconnu que «les problèmes en Afrique sont nombreux».
L’évêque de Mbujimayi, au Congo, Mgr Tharcisse Tshibangu Tshishiku, qui intervenait aussi lors de la 11e congrégation générale du Synode des évêques a ainsi établi la liste «de quelques questions très importantes qui devraient être abordées» à l’occasion de la seconde assemblée spéciale du Synode des évêques pour l’Afrique. Convoquée en novembre 2004 par Jean Paul II, celle-ci a été confirmée en juin 2005 par Benoît XVI, mais sa date n’a pas encore été annoncée.
Mgr Tharcisse Tshibangu Tshishiku, dans son analyse des défis de l’Eglise catholique en Afrique, a évoqué les problématiques de «l’inculturation du culte divin et de la liturgie» dans le continent et de «la situation actuelle de la mondialisation et de la mission de l’Eglise». Il a aussi parlé de «la solidarité inter-ecclésiale, de la situation et de l’avenir des instituts missionnaires et des congrégations religieuses», du «développement global de l’Afrique et des engagements de l’Eglise», ainsi que des «défis de la mission et des chemins de recherche théologique en Afrique». (apic/imedia/ar/pr)