Les évêques européens seraient inconscients du danger

Synode: L’Académicien français Alain Besançon alarmiste sur la présence musulmane

Rome, 10 octobre 1999 (APIC) L’Académicien français Alain Besançon, qui participe en tant qu’auditeur au Synode des évêques pour l’Europe, a tiré la sonnette d’alarme sur la présence musulmane en Europe. Les évêques européens, inconscients du danger, ne seraient pas réalistes dans leur volonté de dialogue avec l’islam, «faute d’une analyse sérieuse».

«Les évêques européens doivent prendre davantage conscience du danger que représente l’arrivée des musulmans en Europe», a déclaré à la correspondante romaine de l’APIC le professeur Alain Besançon, membre de l’Institut de France et de l’Académie des Sciences Morales et Politiques. Il participe en tant qu’auditeur au Synode qui se tient du 1er au 23 octobre au Vatican sur le thème «Jésus-Christ, vivant dans son Eglise, Source d’espérance pour l’Europe».

Pour Alain Besançon, si le musulman en tant que personne «est parfaitement respectable», il faut cependant voir «la gravité du péril» que représente l’arrivée des musulmans en Europe. L’Académicien français estime que les paroles d’allure généreuse des évêques, qui veulent «dialoguer avec l’Islam», ne sont pas réalistes et qu’il leur manque une analyse sérieuse de la situation.

«Dans 20 ans, 20 % des Français seront musulmans», lance-t-il. La préoccupation essentielle, pour Alain Besançon, est que l’Eglise en Europe est malade, et que chaque fois qu’une Eglise est en crise, les chrétiens sont mis «en danger de passer à l’Islam».

«La liberté religieuse n’a aucun sens pour l’Islam»

«La liberté religieuse n’a aucun sens pour l’Islam», affirme encore Alain Besançon qui regrette que l’on essaie de «noyer le problème de l’Islam dans celui de l’immigration en général». L’intervention d’Alain Besançon sur cette question le 5 octobre, dans le cadre du Synode pour l’Europe, a été particulièrement remarquée par les évêques. «L’histoire enseigne que la cohabitation pacifique de l’Islam et du christianisme est précaire», les a-t-il avertis.

Evoquant les «banlieues islamisées», l’Académicien a souligné que beaucoup s’y sentent menacés, et que cela peut susciter des «réactions fâcheuses». Pour Alain Besançon, il faut donc que les évêques aient le courage de regarder la réalité telle qu’elle est et qu’ils instruisent les chrétiens de ce qu’est l’Islam, «notamment dans ses aspects directement contraires à la foi chrétienne», tout en leur enseignant «le respect et la charité à l’égard de l’homme musulman».

A l’issue de son intervention, Alain Besançon a pu discuter avec plusieurs évêques directement concernés par la question du dialogue avec l’Islam. «J’ai notamment parlé avec le Vicaire apostolique d’Istanbul, Mgr Louis Pelâtre», rapporte-t-il à l’APIC. «Il m’a soutenu dans mon analyse de la gravité de la situation, tout en me parlant d’une collaboration entre catholiques et musulmans qui a pu se faire récemment lors du tremblement de terre en Turquie».

Mgr Pelâtre: Nécessité du dialogue islamo-chrétien

Mgr Louis Pelâtre devait quant à lui intervenir le 8 octobre devant les évêques, sur la «nécessité du dialogue islamo-chrétien» comme «réalité incontournable que l’Europe ne peut pas ignorer si l’on considère la présence croissante des groupes musulmans dans divers pays européens». Rappelant qu’en Turquie, les chrétiens représentent moins de 1% de la population, l’évêque d’origine française a précisé que la propriété des biens de l’Eglise y est menacée par «certaines procédures». «L’Eglise catholique en Turquie a besoin d’agents pastoraux qualifiés pour le dialogue islamo-chrétien», a encore insisté le Vicaire apostolique d’Istanbul, en ajoutant que la demande est grande et qu’on ne peut pas trouver sur place les personnes formées». (apic/imedia/be)

10 octobre 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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