L'un des groupes créés par Léon XIV travaille sur "la liturgie dans une perspective synodale" | © Pixabay
Vatican

Synode: Léon XIV institue un groupe de réflexion sur la liturgie

Le pape Léon XIV a accepté la création de deux groupes d’études dans le sillage du Synode sur la synodalité. L’un est consacré à «la liturgie dans une perspective synodale», annonce le secrétariat général du Synode dans le document «Pistes pour la phase de mise en œuvre du Synode», publié le 7 juillet 2025.

Le second groupe devra travailler sur «le statut des conférences épiscopales, des assemblées ecclésiales et des conciles particuliers».

Dans le cadre du Synode sur la synodalité – grand processus lancé par le pape François en 2021 pour rendre l’Église moins cléricale, plus participative et inclusive –, des thèmes très divers concernant la vie de l’Église ont été abordés. Face à la variété des questions soulevées, le pape argentin avait décidé en mars 2024 de créer dix groupes d’études. Il s’agissait d’examiner plus en profondeur certaines thématiques sensibles apparues au cours du Synode.

Le partage de la gouvernance en question

Composés d’une dizaine de personnes, ces groupes réfléchissent sur des thèmes tels que le partage de la gouvernance, la place des évêques, la réforme des séminaires ou encore l’accès des femmes au diaconat. Initialement, les dix groupes devaient remettre leur rapport en juin 2025, mais la date a été repoussée par Léon XIV à décembre. Le pape a aussi accepté la demande du secrétariat du Synode de créer deux nouveaux groupes.

Le premier de ces groupes travaillera sur «la liturgie dans une perspective synodale»; le second, sur «le statut des conférences épiscopales, des assemblées ecclésiales et des conciles particuliers». La liste des membres de ces deux groupes n’a pas encore été rendue publique.

La liturgie, une question sensible

La création du premier groupe consacré à la liturgie avait été explicitement demandée dans le document final publié à l’issue de la dernière assemblée synodale en octobre dernier – un texte voté par les participants et ratifié par le pape François. Le document soulignait la nécessaire articulation entre «unité du mystère sacramentel et variété des traditions liturgiques», et appelait à un «approfondissement du lien entre liturgie et synodalité».

L’article 27 du document, qui abordait cette thématique, fait partie de ceux ayant recueilli le moins de suffrages (43 contre sur 356 votes). Il évoque notamment la possibilité pour des laïcs – en particulier des femmes – de prêcher lors des messes. À ce jour, le droit canonique réserve la prédication de l’homélie aux membres du clergé (évêques, prêtres ou diacres). Une demande de plus grande participation des femmes à la liturgie y est également formulée.

La création de ce groupe intervient dans un contexte marqué par de fortes tensions au sein de l’Église catholique autour des questions liturgiques, particulièrement vives sous le pontificat de François. En 2021, la publication du motu proprio Traditionis custodes avait largement restreint la possibilité de célébrer la messe selon le rite préconciliaire, en rupture avec la libéralisation décidée par Benoît XVI en 2007 (Summorum Pontificum).

Ces dernières semaines, les débats ont resurgi après que le Saint-Siège a critiqué un article affirmant que la majorité des évêques consultés avant la publication de Traditionis custodes s’étaient opposés à une réforme. Selon une source vaticane, cette question «pourrait être évoquée», mais il ne s’agit pas de «l’accent principal» de l’ordre de travail du groupe, plus concentré sur la nécessité de proposer une liturgie «plus synodale».

Quel statut pour les conférences épiscopales?

Le groupe numéro 12, consacré au «statut des conférences épiscopales, des assemblées ecclésiales et des conciles particuliers», est chargé de réfléchir à la place de ces nombreux «corps intermédiaires» de l’Église, qui ont été particulièrement sollicités depuis le lancement du processus synodal en 2021. La question sera abordée principalement du point de vue canonique.

«La place des conférences épiscopales par rapport aux diocèses est une question très importante au sein de l’Église depuis des dizaines d’années», assure une source vaticane. Selon elle, l’autorité doctrinale de ces institutions a été au cœur des discussions pendant les assemblées synodales de 2023 et 2024. Le but, assure-t-elle, est de permettre «une meilleure inculturation de la foi», c’est-à-dire l’adaptation de la façon de communiquer la foi en fonction du contexte culturel.

Comme concernant la liturgie, l’article 125 du document final portant sur l’autorité doctrinale des conférences épiscopales fait partie de ceux qui ont recueilli le plus de résistance de la part des 356 participants (45 contre). (cath.ch/imedia/cd/rz)

L'un des groupes créés par Léon XIV travaille sur «la liturgie dans une perspective synodale» | © Pixabay
7 juillet 2025 | 17:24
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 3  min.
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