totalement indépendante du Patriarcat de Moscou
Tbilissi: L’Eglise orthodoxe de Géorgie désormais (110490)
Le patriarcat oecuménique reconnaît l’autocéphalie de l’Eglise de Géorgie
Istanbul, 11avril(APIC) L’Eglise orthodoxe géorgienne est devenue totalement indépendante par rapport au Patriarcat de Moscou et son «autocéphalie»
a été reconnue le mois dernier par le patriarcat oecuménique de Constantinople. Dans l’orbite russe depuis le début du XIXe siècle, l’Eglise orthodoxe géorgienne, forte de plus de 2 millions de fidèles et membre du Conseil oecuménique des Eglises (COE), devient ainsi la 13e Eglise orthodoxe
indépendante.
Le patriarche géorgien Ilia II de toute la Géorgie a reçu des mains du
patriarche oecuménique Dimitrios Ier au Phanar à Istanbul les insignes et
la dignité de patriarche. Fondée au IVe siècle et devenue autocéphale dès
le Ve siècle de notre ère, – elle a reçu ce statut du patriarcat d’Antioche
à cette époque, qui l’a réaffirmé lors d’un concile en 1057 – l’Eglise orthodoxe géorgienne a été «absorbée» en 1811 par l’Eglise orthodoxe russe,
rappelle l’historien et théologien bulgare Todor Sabev, du COE à Genève.
Comme le précise Todor Sabev, le «patriarcat de Moscou a d’une manière
ou d’une autre aboli cette indépendance, mais de manière non canonique, car
c’est seulement un concile qui peut décider de supprimer le statut autocéphale d’une Eglise qui a reçu une fois ce statut canoniquement; ce que
l’Eglise orthodoxe russe a fait pour des raisons politiques n’était pas un
acte canonique». Profitant des bouleversements liés à la révolution d’octobre en 1917 et répondant aux aspirations nationales qui se développaient à
l’époque, l’Eglise de Géorgie proclama à nouveau son autocéphalie lors d’un
concile qui élit un nouveau catholicos (patriarche). Le patriarcat oecuménique de Constantinople ne considérait cependant l’Eglise de Géorgie, jusqu’à cette année 1990 que comme une Eglise autonome.
Notons qu’après les persécutions subies sous Staline et ses successeurs,
l’Eglise orthodoxe de Géorgie connaît depuis 1977, sous le patriarche Ilia
II, un renouveau remarquable et que la Fédération des Eglises protestantes
de la Suisse (FEPS) maintient d’étroits contacts avec cette Eglise orientale depuis 1981. (apic/sop/be)