Tchad: Les rebelles créent un «front uni»

Objectif: chasser le président Idriss Déby

N’Djamena, 30 décembre 2005 (Apic) Les principaux groupes rebelles nés au cours de ces derniers mois au Tchad, essentiellement formés de personnages influents du milieu militaire et politique de l’ethnie du président Idriss Déby, se sont dissous pour se regrouper au sein d’une nouvelle formation, le Front uni pour le changement démocratique (Fuc).

Un communiqué de presse annonce en effet la constitution de ce mouvement, soulignant que le principal objectif de la formation est de «débarrasser le Tchad de la dictature de Idriss Déby».

Le Fuc compte les rebelles des Fdl, responsables de l’attaque de la semaine dernière contre le village d’Adré (est), ceux du Scud (fondée par des déserteurs de l’armée) et du Cnt, et au moins 4 autres mouvements anti-gouvernementaux.

Le Fuc est présidé par Mahamat Nour Abdelkerim, chef des Rdl que N’Djamena accuse d’être proche du président soudanais Omar Hassan el Béchir, avec lequel il aurait orchestré l’attaque d’Adré. Les vice-présidents sont Hassan Salleh al Gadam (chef du Cnt) et Abakar Tollimi (du Scud, ex-membre du gouvernement Déby chargé des questions pétrolières).

Après avoir annoncé sa constitution, le Fuc a lancé un appel pressant «à la mobilisation et à l’unité des forces politiques de l’intérieur» et aux «partenaires et pays amis» pour «mettre terme à la dictature de Déby». Sur un ton différent, mais sans épargner ses critiques, la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (Cpdc, opposition), a dénoncé mercredi en conférence de presse la «politique de l’autruche et la fuite en avant» du président Déby.

Selon la Cpdc, les déclarations du gouvernement tchadien contre le Soudan ne servent qu’à invoquer un «ennemi extérieur» pour consolider le pouvoir et «rien n’est venu corroborer que le Soudan serait à l’origine du basculement de tous ces cadres et simples citoyens dans la contestation armée du pouvoir». (apic/misna/pr)