Tchécoslovaquie : Les évêques de Bohème et de Moravie (090392)

lancent un appel aux prêtres et évêques «clandestins»

«Acceptez ce dernier sacrifice»

Prague, 9 mars(APIC) Les évêques de Bohème et de Moravie, en pays tchèque,

ont demandé aux prêtres et évêques «clandestins», ordonnés secrètement durant les décennies de dictature communiste et dont certains sont mariés,

d’accepter les décisions de la direction de l’Eglise concernant leur futur

statut et de s’intégrer dans les structures ecclésiales actuelles. Prêtres

et évêques «clandestins» doivent donc rapidement s’annoncer auprès de leur

évêque diocésain. Et si l’on reconnaît les grands sacrifices que ces ecclésiastiques ont faits pour l’Eglise et les risques qu’ils ont encourus pour

leur foi, on leur demande maintenant «un dernier sacrifice», celui d’accepter les décisions des évêques officiels les concernant.

Dans une lettre pastorale lue dans les églises du pays le 8 mars, premier dimanche du carême, les évêques tchèques soulignent qu’en raison de la

fin de l’oppression de l’Eglise en République fédérative tchèque et slovaque, il est nécessaire de mettre un terme à «l’état d’exception» que constitue l’Eglise clandestine et que les activités des prêtres et évêques ordonnés secrètement sous le régime communiste «soient à nouveau coordonnées

par des évêques, comme l’exigent le Concile Vatican II et le nouveau code

de droit canon».

Ainsi, l’activité des prêtres «clandestins» doit devenir partie de la

pastorale officielle. Ces prêtres devront être engagés selon leurs capacités et leur vocation, et selon les besoins de l’Eglise. Il ne peut y avoir

de «double sacerdoce», de «doubles messes et de doubles sacrements», ni une

«double annonce de l’Evangile», écrivent les évêques tchèques. Ils reconnaissent dans leur lettre que la situation est «délicate et compliquée» en

ce qui concerne la validité des ordinations.

La Congrégation romaine pour la doctrine de la foi, qui s’occupe du dossier depuis bientôt deux ans, va présenter des directives à propos de la

reconnaissance de ces prêtres et évêques. Selon certaines sources, ces directives auraient déjà été transmises aux évêques tchèques. Notons encore

que la lettre des évêques tchèques ne mentionne nulle part le cas de femmes

prêtres qui auraient été ordonnées, selon certaines informations, par Felix

Davidek, évêque clandestin de Brno, aujourd’hui décédé. Certains de ces

prêtres et évêques clandestins semblent ne pas être d’accord de rentrer

dans le rang et d’accepter, notamment pour ceux qui sont mariés, d’être engagés officiellement au titre de diacres. (apic/kpr/be)

9 mars 1992 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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