Accord entre l’Etat tchèque et l’Eglise catholique

Tchéquie: Fin du litige sur la cathédrale de Prague

Prague, 30 mars 2007 (Apic) Fin du litige sur la cathédrale de Prague entre l’Etat et l’Eglise catholique. La chancellerie présidentielle tchèque et le clergé catholique qui se disputaient en effet depuis des années la propriété de la très touristique cathédrale St. Guy au Château de Prague, sont parvenus à un accord sur sa gestion, a annoncé vendredi la chancellerie, citée par l’Agence France presse.

«L’administration de la cathédrale sera désormais assurée par le Chapitre métropolitain en commun avec l’Administration du Château de Prague», indique un communiqué de l’office présidentiel. Premier effet de cette décision, la visite de la cathédrale va à nouveau redevenir gratuite à partir du jeudi 5 avril.

Les Tchèques sont très partagés sur ce dossier car la cathédrale, inséparable du panorama de leur capitale, symbolise autant, à leurs yeux, la foi religieuse que le pouvoir séculier. En février dernier, la Cour suprême tchèque à Prague avait décidé d’annuler une décision de la Cour d’appel de l’an dernier attribuant la possession de la cathédrale St-Guy de Prague à l’Eglise catholique. Le litige pour les droits de propriété de la cathédrale historique du XIVe siècle remonte à 1992. A cette date, l’Eglise tchèque a porté plainte contre l’Etat pour retrouver la propriété de la cathédrale et des bâtiments adjacents confisqués en 1954 sous le régime communiste.

Le flou qui règne dans cette affaire vient de l’interprétation de la loi. Pour la Cour suprême, le complexe de la cathédrale est passé sous l’administration de l’Etat par une loi adoptée par l’Assemblée nationale en 1954. Cette loi reste toujours en vigueur, la Cour constitutionnelle ne l’ayant jamais abolie, en dépit des tentatives de 1999. A la suite de démarches de l’Eglise catholique, la Cour d’appel avait tranché en 2006 en faveur de cette dernière. C’est cette décision qui est annulée par la Cour suprême. Mais pour Petr Zdercik, avocat de l’Eglise, la décision de 1954 était une décision des temps totalitaires, et la cathédrale n’a jamais cessé d’appartenir à l’Eglise catholique.

Divers arguments

Du côté catholique, l’édifice est considéré comme la «mère des églises tchèques», alors que pour les autres il est plutôt le symbole de la nation. Les défenseurs de l’Eglise demandaient que soient réglées toutes les questions de restitution des biens confisqués sous le régime communiste. Ils exigent aussi que soient enfin ratifiés les accords du pays avec le Vatican, la Tchéquie étant le seul et dernier Etat à ne pas l’avoir fait.

Du point de vue politique, la cathédrale est avant tout un joyau gothique reflet de la nation. C’est aussi le lieu où se sont déroulés les principaux événements civiques du pays. (apic/ag/arch/pr)

30 mars 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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