Terre vaticane... et aragonaise
L’histoire de la Corse est étroitement liée au Vatican. Gérard Cianeli, médecin à Bastia, connaisseur de l’histoire de son pays, aimerait approfondir un peu plus cette histoire. Surtout le rôle joué par l’Eglise en général, les franciscains et le Vatican en particulier, comme en témoigne la lettre du pape Grégoire VII adressée «aux évêques, aux nobles et à tous les habitants, grands et petits, de l’île de Corse», le 16 septembre 1077: «Sachez très frères et fils dans le Christ qu’il est reconnu non seulement par vous mais aussi par de nombreux peuples que l’île où vous vivez ne dépend d’aucun mortel ni d’aucun pouvoir temporel mais relève par droit de propriété de la sainte Eglise de Rome».
En novembre 1078, le pape Grégoire VII précisait alors la juridiction de l’évêque Landolf de Pise sur la Corse. De fait, l’archevêque de Pise a encore et toujours le titre de primat de Corse. Terre vaticane – qu’aucune écriture n’est semble-t-il jamais venue démentir à ce jour – et terre aragonaise… Dans la liste des titres du roi d’Espagne, Juan Carlos n’est-il pas également cité comme roi de Corse? En dépit des demandes renouvelées, le Vatican n’a jamais accepté d’ouvrir ses archives sur la Corse, affirme aujourd’hui, dépité, Gérard Cianeli. Pas davantage que les franciscains, à Lyon, n’ont accepté d’ouvrir les leurs. Avec un groupe passionné d’histoire, le docteur Cianeli s’emploie à restaurer un couvent franciscain à l’abandon depuis 1520 à Caccia. Un couvent lourd d’histoire pour la Corse: c’est là que fut écrite la Constitution de Pascal Paoli, célèbre patriote corse. «Nous avons écrit à Mgr Lacrampe pour obtenir un coup de main. L’évêque nous a répondu. Pour nous dire qu’il avait autre chose à faire». (apic/pr)