Tessin: le prêtre abuseur condamné à 18 mois avec sursis

Le prêtre du diocèse de Lugano, âgé de 55 ans, jugé pour des actes sexuels avec des mineurs, des personnes incapables de discernement ou de résistance a finalement écopé de 18 mois de prison avec deux ans de sursis. Bien moins que les cinq ans que la procureure voulait requérir.

catt.ch /traduction adaptation Bernard Hallet

«Au cours du procès, le prêtre n’a pas semblé manipulateur et n’a pas minimisé ses actes. Au contraire, aujourd’hui, dans la salle d’audience, il a pratiquement admis tous les délits constitutifs, ce qui est rare dans ce genre de procès», a déclaré le juge Amos Pagnamenta. Le magistrat a également reconnu la possibilité que l’homme ait pu confondre massages et attouchements pendant les interrogatoires en raison de la tension de la situation.

Réquisitoire disproportionné

Le juge s’est dit surpris que l’acte d’accusation mentionne des éléments qui n’ont aucune pertinence pénale. Par conséquent, la peine requise de plus de cinq ans lui a semblé disproportionnée. «Contrairement à ce qu’a indiqué la procureur, le fait de toucher la poitrine d’un homme n’est pas considéré comme un acte sexuel. Seuls les massages impliquant un contact avec les parties génitales ont donc été pris en compte.» La peine a donc été réduite à 18 mois avec sursis de deux ans pour un total de quatre actes considérés comme des actes sexuels sur des enfants, trois actes de contrainte sexuelle et un acte sexuel avec des personnes incapables de résister.

L’accusé a été acquitté du délit de pornographie, car il était impossible de déterminer avec certitude l’âge des personnes présentes sur les images qu’il avait téléchargées. Le prêtre a donc été immédiatement libéré. Selon les juges, les attouchements ont été rapides, fugaces et ont été commis par-dessus les vêtements (s’ils avaient été commis sur un adulte, ils auraient été considérés comme du harcèlement sexuel punissable d’une amende).

Le verdict a également été motivé par la comparaison avec les peines infligées à des personnes ayant commis des délits bien plus graves que celui en question. Dans la détermination de la peine, il a été tenu compte du repentir et de la coopération du prêtre, qui a spontanément donné les noms des victimes auxquelles il avait proposé des «massages».

Enfin, le tribunal a interdit au prêtre toute activité avec des mineurs à vie. Le prêtre a également été condamné à verser des indemnités à certaines des victimes. La procureure Valentina Tuoni a annoncé qu’elle fera appel du jugement. (cath.ch/catt.ch/bh)