Le président togolais reçu au Vatican
Togo: Le président Faure Gnassingbé remercie le pape de son attention pour son pays
Rome, 9 avril 2006 (Apic) Le président de la République du Togo, Faure Gnassingbé, a été reçu samedi en audience par Benoît XVI. La rencontre au Vatican, dans la matinée du 8 avril 2006, a été l’occasion, selon le président lui-même, de «remercier le pape» pour l’intérêt qu’il porte au Togo. Le jeune président était venu avec sa mère et plusieurs ministres ou anciens ministres de son gouvernement.
Le pape a accueilli Faure Gnassingbé au deuxième étage du palais apostolique au Vatican, en fin de matinée, le 8 avril 2006. Après s’être prêté quelques instants aux objectifs des photographes, Benoît XVI s’est tourné vers le jeune président togolais et lui a dit, en français: «Il me semble que cela suffit». Il l’a alors entraîné vers sa bibliothèque. Les deux hommes se sont assis face à face autour du bureau du pape, pour un entretien en privé de plus d’un quart d’heure.
«Il y a de nombreux jeunes», a noté le pape devant la majorité de contemporains du président, lui-même âgé de 39 ans. Puis, les deux hommes se sont approchés d’une table où trônaient des cadeaux. Faure Gnassingbé a offert au pape une grande lampe, composée d’une main en ébène tenant une corne en bois plus clair, le tout surmonté d’un globe de verre. Ce symbole est celui du pouvoir. Autre cadeau symbolique, le pape a reçu un ’kenté’, un tissu très coloré réservé aux personnes de haut rang. Sur cette grande pièce de tissu était cousu un drapeau du Saint-Siège. Un cadeau «très noble» et «très beau», a noté le pape en français. A son tour, Benoît XVI a offert au président togolais un coffret de médailles du pontificat. Après avoir salué le pape, le président Faure Gnassingbé s’est rendu chez le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano.
Prière pour le retour de la paix au Togo
Le président togolais avait souhaité rencontrer Benoît XVI d’abord pour le remercier, parce qu’il y a près d’un an, le 1er mai 2005, lors de son premier angélus, il avait prié et fait prier pour le retour de la paix au Togo, à un moment où le pays traversait une période très difficile, et était quasiment en état de guerre civile. Sur les ondes de Radio Vatican, Faure Gnassingbé a déclaré être venu dire au pape toute la reconnaissance du peuple togolais «puisque aujourd’hui les choses se sont calmées, améliorées».
Par ailleurs, interrogé sur les priorités de son pays, Faure Gnassingbé a évoqué «le processus de réconciliation» et «la relance du dialogue politique».
Le Togo est marqué un dialogue difficile entre le parti au pouvoir et les principaux partis d’opposition du pays. Interrompu au lendemain du décès du général Gnassingbé Eyadema, le 5 février 2005, ce dialogue a été relancé en novembre dernier par son fils, Faure Gnassingbé, mais les discussions n’ont pas encore démarré. La Communauté catholique de Sant’Egidio, basée à Rome, tente depuis des mois de relancer les discussions entre le Rassemblement du peuple togolais (le RPT au pouvoir) et l’Union des forces du changement (UFC).
Le dialogue inter-togolais fait partie des 22 engagements pris par le Togo envers l’Union européenne (UE) en avril 2004 pour la reprise de la coopération entre les deux parties. L’UE qui a suspendu son aide au Togo depuis 1993 a décidé en novembre 2004 de reprendre partiellement sa coopération avec Lomé après des consultations entre les deux parties. En recevant le nouvel ambassadeur du Togo auprès du Saint-Siège, Félix Kodjo Sagbo, le 1er décembre 2005, Benoît XVI avait souhaité la poursuite du processus démocratique dans le pays et l’instauration de l’Etat de droit.
Le pape s’était déclaré «particulièrement sensible» au processus démocratique engagé dans le pays, en vue de l’instauration d’un Etat de droit. (apic/imedia/ami/be)