Togo: Les évêques dénoncent une nouvelle loi autorisant l’avortement
«Elle punit un innocent: l’enfant à naître»
Lomé, 20 mai 2007 (Apic) Les évêques du Togo ont dénoncé une nouvelle loi sur l’avortement. Votée à la fin de l’année dernière par le parlement, elle autorise l’Interruption volontaire de la grossesse (IVG) dans certaines conditions. Pour la Conférence épiscopale du Togo (CET), elle «punit un innocent: l’enfant à naître».
«Avons-nous le droit de commettre un meurtre en nous basant sur une probabilité, si forte soit-elle?», s’est interrogée la CET dans un communiqué rapporté par différents médias d’Afrique de l’Ouest. Pour les évêques, l’Etat aurait pu prévoir des structures d’accueil et de suivi de la femme victime de grossesse non désirée (soit pour cause de viol ou d’inceste). Ou alors prendre des «mesures d’accompagnement des femmes ainsi humiliées». Ils ont estimé qu’en adoptant la loi, les députés ont ajouté au drame que vit la femme victime de viol ou d’inceste, celui d’un avortement qui l’accompagnera jusqu’à sa mort.
En plus de ces deux cas, la loi permet l’IVG lorsque la «poursuite de la grossesse met en danger la vie et la santé de la femme enceinte», ou lorsqu’il existe une «forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité». Elle annule une ancienne loi de 1920 qui réprimait la pratique de l’avortement sous toutes ses formes.
Quatre pays africains autorisent l’IVG
Le Togo est le quatrième pays africains à autoriser l’IVG, après la Tunisie et le Cap-Vert et l’Afrique du sud. Elle est autorisée dans les trois premiers pays sans aucune condition. En même temps que l’IVG, la nouvelle loi qui comprend 46 articles, légalise aussi la contraception et l’assistance médicale. Le gouvernement togolais, pour sa part, s’est défendu en expliquant qu’il veut se conformer à une convention africaine sur la santé, décidée par des députés de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale.
De leurs côtés, les professionnels de la santé se sont félicités de la nouvelle loi. Elle permettra d’éviter les décès de jeunes filles qui tentent, dans la clandestinité, de mettre fin à une grossesse non souhaitée, a estimé Boukari Amina, cheffe du service de consultation prénatale au Centre hospitalier universitaire de Tokoin, à Lomé, dans une déclaration à une agence de presse africaine, «Afrik.com». (apic/ibc/bb)