Le prélat avait déjà été sous Jean XXIII le premier représentant officiel du Vatican à se rendre à l’est du mur, à Budapest en 1964 (Photo: Keystone)
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Trente ans avant le cardinal Parolin, le cardinal Casaroli s'est rendu à Moscou

Seuls les cardinaux Agostino Casaroli en 1988, et Angelo Sodano en 1999, ont précédé le cardinal Pietro Parolin, actuel secrétaire d’Etat du Saint-Siège, en Russie. La visite du cardinal Casaroli est intervenue avant l’effondrement de l’URSS.

En 1988, le patriarche orthodoxe de Russie Pimène Ier invite des représentants de toutes les confessions chrétiennes à Moscou, alors en URSS, pour les célébrations du millénaire du baptême de la Russie. Jusqu’alors, le patriarcat de Moscou se montrait très réticent à la venue de représentants officiels du Saint-Siège. Le cardinal Casaroli, secrétaire d’Etat de Jean Paul II depuis 1979, répond positivement à l’invitation.

Le cardinal Casaroli connaît bien la situation des pays d’Europe de l’Est. Sous le pontificat de Paul VI, il est l’architecte de l’Ostpolitik vaticane, cette politique d’ouverture du Saint-Siège vis-à-vis du bloc soviétique, malgré les persécutions contre l’Eglise. Le prélat avait déjà été sous Jean XXIII le premier représentant officiel du Vatican à se rendre à l’est du mur, à Budapest (Hongrie).

Pour sa visite à Moscou en 1988, Mgr Casaroli est à la tête d’une importante délégation composée de prélats de tous les continents: celle-ci représente en effet tant le Vatican que l’Eglise universelle. Il est également porteur d’une lettre manuscrite du Souverain pontife au président du soviet suprême de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev. Le courrier est remis en main propre au cours d’un tête-à-tête de près de 90 minutes. 

Un pas important

Outre la lettre de Jean Paul II, il vient également porter la voix de l’Eglise: le «fait religieux est incontournable et d’une actualité incontestable», affirme-t-il lors d’une allocution en présence de Mikhaïl Gorbatchev. Et le secrétaire d’Etat de réaffirmer la nécessité de la liberté religieuse, tant par «réalisme» que par «respect pour l’homme».

Le cardinal Casaroli rentre à Rome satisfait de son voyage, convaincu d’avoir effectué un pas important vers un rapprochement tant entre le Vatican et la Russie qu’entre le Saint-Siège et le patriarcat orthodoxe de Moscou. Un an plus tard, le 1er décembre 1989, Mikhaïl Gorbatchev est le premier dirigeant de l’URSS à être reçu au Vatican par le pape.

En 1999, un autre secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Angelo Sodano, vient à Moscou pour la dédicace de l’église de l’Immaculée conception, en tant que légat du pape. Dans son homélie, le prélat dénonce les «terribles persécutions» qu’ont dû subir les catholiques sous l’URSS. Par exemple pendant les ‘Grandes purges’ de 1937-1938 au cours desquelles 422 prêtres catholiques furent exécutés. Aujourd’hui, les catholiques semblent décidés à faire mémoire de ce passé douloureux avec les orthodoxes. (cath.ch/imedia/xln/bh)

Le prélat avait déjà été sous Jean XXIII le premier représentant officiel du Vatican à se rendre à l’est du mur, à Budapest en 1964
18 août 2017 | 17:55
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 2 min.
Moscou (106), Pietro Parolin (285), Russie (272), URSS (6)
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