Trois morts dans une frappe sur la paroisse catholique de Gaza

Une frappe israélienne a touché la paroisse catholique de la Sainte-Famille à Gaza, faisant au moins trois morts, le 17 juillet 2025. Le curé de la paroisse, le Père Gabriel Romanelli, a été blessé par le bombardement.

Texte mis à jour à 17h30

«À cette heure, trois personnes ont perdu la vie à la suite des blessures subies et neuf autres ont été blessées, dont une dans un état critique et deux dans un état grave», a annoncé le Patriarcat latin de Jérusalem dans un communiqué diffusé en fin d’après-midi, le 17 juillet. «Cette tragédie n’est pas plus grande ou plus terrible que les nombreuses autres qui ont frappé Gaza», ajoute le message. Le Patriarcat demande aux dirigeants «d’élever la voix et de faire tout ce qui est nécessaire pour mettre fin à cette tragédie qui est humainement et moralement injustifiée».

Dans une première déclaration publiée en fin de matinée, le patriarcat indiquait que la frappe militaire avait endommagé l’église et fait plusieurs blessés. Le curé de la paroisse, le Père Gabriel Romanelli, un missionnaire de nationalité argentine, a été blessé à la jambe. Sur une vidéo publiée par des médias locaux après la frappe et consultée par l’agence I.MEDIA, on peut le voir avancer en claudiquant très légèrement. Selon les informations transmises par le cardinal Pizzaballa à SIR, il aurait été transféré dans un hôpital.

Deux personnes décédées à l’hôpital

Selon la Caritas de Jérusalem, l’obus a explosé près de la croix située sur le toit de l’église, rapporte Terre Sainte Magazine. Les éclats se sont dispersés dans la cour où se trouvaient des réfugiés, malgré les consignes de confinement données la veille. Deux personnes se trouvaient sous une tente de soutien psychosocial gérée par la Caritas. Deux personnes grièvement blessées ont été transportées d’urgence à l’hôpital Al-Mamadani, où les soins ont été entravés par le manque de matériel médical et de poches de sang, relate Terre Sainte Magazine. Leurs funérailles ont été célébrées à 16 heures dans l’église grecque-orthodoxe de Saint-Porphyre.

Trois jeunes gens qui se trouvaient à l’entrée de l’église ont également été grièvement blessés.

Léon XIV appelle à un cessez-le-feu

«Sa Sainteté le pape Léon XIV a été profondément attristée d’apprendre la perte de vies humaines et les blessures causées par l’attaque militaire contre l’église catholique de la Sainte-Famille à Gaza», a réagi le nouveau pape par l’intermédiaire de son secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin. Le pape assure le Père Romanelli et sa communauté de «sa proximité spirituelle» et «prie pour la consolation des personnes en deuil et pour le rétablissement des blessés». Il renouvelle enfin «son appel à un cessez-le-feu immédiat et exprime son profond espoir de dialogue, de réconciliation et de paix durable dans la région».

Une violation flagrante du caractère sacré des sites religieux

«Israël exprime sa profonde tristesse face aux dégâts causés à l’église de la Sainte-Famille dans la ville de Gaza et face aux victimes civiles», a réagi pour sa part le ministère israélien des Affaires étrangères. Il explique qu’une enquête est en cours pour faire la lumière sur ce drame et assure regretter «tout dommage causé à un site religieux ou à des civils non impliqués».

De son côté, le Patriarcat grec orthodoxe a condamné très vivement cette frappe. «Cibler un lieu saint qui abrite actuellement environ 600 personnes déplacées, dont la majorité sont des enfants et 54 personnes ayant des besoins spéciaux, constitue une violation flagrante de la dignité humaine et une violation flagrante du caractère sacré de la vie et du caractère sacré des sites religieux, qui sont censés offrir un refuge sûr en temps de guerre.» En octobre 2023, l’église grecque orthodoxe Saint-Porphyre de Gaza avait été frappée par l’aviation israélienne, faisant plusieurs victimes.

Une paroisse sous la protection du pape François

Ce n’est pas la première fois que l’église de la Sainte-Famille est touchée. Des frappes en novembre et décembre 2023 avaient déjà fait trois morts dans la petite communauté catholique. L’attaque de décembre avait provoqué une vive réaction du pape François, qui s’était indigné que l’armée israélienne frappe «là où il n’y a pas de terroristes, mais des familles, des enfants, des malades et des handicapés, des religieuses».

Le pape argentin connaissait son compatriote le Père Romanelli depuis longtemps, bien avant son élection en 2013. Mais son attention pour la paroisse de la Sainte-Famille de Gaza s’était renforcée après les attaques du Hamas du 7 octobre 2023. Le pape avait pris l’habitude de contacter régulièrement le curé par téléphone pour s’enquérir de la situation, et s’était personnellement impliqué pour apporter de l’aide, aussi bien matériellement que diplomatiquement. Son dernier appel remonte à l’avant-veille de sa mort le 19 avril dernier.

Depuis son élection, le pape Léon XIV n’a pas contacté officiellement le Père Romanelli, mais les médias du Vatican lui ont donné à plusieurs reprises la parole. Dans un entretien publié le 12 juillet dernier, il affirmait que les «horribles bruits d’explosion font désormais partie de la vie quotidienne». II soulignait les souffrances quotidiennes endurées par les quelque 500 chrétiens qui vivent encore dans la bande de Gaza. (cath.ch/imedia/cd/terresainte/rz)