Turquie: Un fragment de la croix du Christ découvert?
Trouvaille capitale ou coup de pub?
Ankara, 5 août 2013 (Apic) Des archéologues turcs prétendent avoir découvert un fragment de la croix sur laquelle le Christ a été crucifié. L’objet a été trouvé sur un site au sud de la Mer Noire. L’annonce, particulièrement précipitée, fait cependant pencher certains pour un coup de pub en faveur du tourisme local.
C’est lors des fouilles du site de l’ancienne église de Balatlar, datant du VIIe siècle, dans la province turque de Sinop, que les archéologues ont découvert un coffret de pierre contenant des objets reliés à Jésus, rapporte le 1er août 2013 le quotidien turc «Hürriyet».
«Nous avons trouvé un objet saint dans le coffre, c’est le fragment d’une croix», a expliqué la professeure Gülgün Köroglu, directrice des fouilles. «Nous pensons qu’il s’agit d’un morceau de la croix sur laquelle Jésus a été crucifié. Cette découverte est importante pour nous. L’objet a de toute évidence une histoire et c’est l’artefact le plus important que nous ayons sorti de terre jusqu’à maintenant», a-t-elle ajouté.
«Durant les fouilles, nous avons trouvé de nombreuses choses que nous n’avions encore jamais vues. La région de Sinop a désormais un site archéologique très intéressant qui attirera les visiteurs», s’est réjouie la professeure.
L’équipe a également mis à jour, depuis le début des fouilles il y a quatre ans, près de 1’000 squelettes. Les recherches sont entreprises dans le cadre d’un projet financé par l’Union Européenne.
La légende en soutien
Si l’on prend en compte les légendes religieuses concernant la Sainte Croix, la localisation de fragments en Turquie apparaît cohérent. L’un des récits explique que sainte Hélène, la mère de l’empereur romain Constantin, qui fit de l’empire une entité chrétienne, découvrit la Vraie Croix en 325 à Jérusalem. Des morceaux en auraient été distribués par la suite à des dirigeants chrétiens à Jérusalem, à Rome et à Constantinople, l’actuel Istanbul.
Une annonce précipitée
Le magazine français «Le Point», note avec scepticisme que l’archéologue turque a évoqué la Sainte Croix avec «beaucoup de précipitation». Avec tous les fragments de l’objet conservés religieusement autour du monde, «on pourrait en reconstruire une dizaine», rappelle l’hebdomadaire. Il estime que «Gülgün Köroglu a en tout cas atteint son objectif premier : faire parler d’elle et de la ville de Sinop».
(apic/ag/rz)