le village assyrien catholique de Kösrali/Hassana
Turquie: Samedi, l’armée turque doit rayer de la carte
Protestations internationales et dénégations turques
Wil/Vienne/Berne, 19novembre(APIC) L’armée turque devrait rayer de la
carte, samedi 20 novembre, le village assyrien catholique d’Hassana (en
turc: Kösrali), situé au Sud-Est de la Turquie, près de la frontière irakienne, annonce vendredi l’Association des Mésopotamiens de Suisse. Contacté par l’agence APIC, le chargé d’affaires turc à l’ambassade de Turquie à
Berne a qualifié cette nouvelle de fausse information en provenance du PKK,
le parti des travailleurs du Kurdistan, et affirmé qu’aucune évacuation de
Kösrali n’est en cours. Deux autres villages des environs de Kösrali auraient cependant été évacués «volontairement» par leurs habitants, lassés
des menaces permanentes qui pesaient sur eux.
Un représentation de l’Association des Mésopotamiens de Suisse, dont le
siège est à Wil (SG), a cependant pu contacter les habitants du village et
confirme l’ordre d’évacuation. Il lance un appel à la communauté internationale pour éviter que ce village chrétien, accusé d’abriter des rebelles
kurdes du PKK, ne soit victime de la politique «nationaliste» du gouvernement turc, engagé dans un combat sans merci contre le mouvement indépendantiste kurde.
Le peuple assyrien apprend avec consternation, affirme un communiqué de
l’Association des Mésopotamiens de Suisse diffusé vendredi, qu’à nouveau un
village, peuplé de 280 chrétiens appartenant à la minorité assyrienne-catholique, sera rasé.
Après la destruction totale du village de Bote (en turc Bardakei) et
l’expulsion de ses habitants il y a quelques mois, c’est au tour du village
de Hassana (en turc Kösrali), de subir le même sort. Le gouvernement turc a
lancé un ultimatum aux habitants de ce village: ils ont jusqu’au samedi 20
novembre pour abandonner leur village. Ceux qui n’auront pas quitté le village à cette date, seront éliminés et les maisons qu’ils habitent détruites.
Les habitants du village vivent depuis des millélaires du produit de
l’agriculture et d’ateliers de tissage. Et maintenant ce pacifique village
sera détruit parce que situé dans le champ de bataille où s’affrontent forces de sécurité turques et militants du parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) qui luttent pour l’indépendance de leur peuple, souligne le
communiqué.
Une région bientôt «libre de chrétiens»
La minorité assyrienne, qui vit pacifiquement aux confins de la Turquie,
se voit consciemment impliquée dans la confrontation entre le PKK et l’armée turque, dans le but d’intimider et d’expulser cette minorité chrétienne
pour faire de cette zone une région libre de toute présence chrétienne.
L’Association des Mésopotamiens considère que ces événements et ceux des
dernières années révèlent les procédés brutaux de de l’Etat turc contre ses
propres citoyens et démontrent «une intolérance politique et religieuse
d’un Etat nationaliste qui foule aux pieds les droits de l’homme».
L’Association des Mésopotamiens lance un appel à tous les partis démocratiques, aux organisations de défense des droits de l’homme, aux Eglises
et autres associations en Occident pour qu’ils condamnent la politique de
la Turquie et qu’ils fassent pression pour que l’armée turque épargne le
village d’Hassana/Kösrali. L’organisation Christian Solidarity International à Vienne a également dénoncé le projet des autorités militaires turques
et rappelé que l’existence du seul village chrétien dans les environs est
d’une grand importance pour le maintien d’une minorité chrétienne dans cette région. (apic/com/ba/be)