Ukraine: Le patriarche orthodoxe Philarète de Kiev attend Jean Paul II «avec impatience»
Il qualifie de «ridicule» le refus de Moscou à cette visite
Rome/Kiev, 21 juin 2001 Jean Paul II se rend à l’endroit où se joue le futur des relations entre catholiques et orthodoxes, estime le patriarche orthodoxe Philarète de Kiev, dans un entretien au quotidien italien «Avvenire» du 21 juin 2001, deux jours avant le départ du pape pour l’Ukraine. Le patriarche de l’Eglise orthodoxe ukrainienne considérée comme «schismatique» par Moscou, qualifie de «ridicule» le refus du patriarcat de Moscou à la visite du pape.
«Aujourd’hui l’orthodoxie est concentrée surtout dans les pays slaves et c’est donc ici que se joue le futur des rapports entre l’Eglise d’Occident et l’Eglise d’Orient», a déclaré le patriarche. Même si le voyage du pape est dans la continuité avec ses visites en Roumanie, en Géorgie et en Grèce, «il met le pied pour la première fois dans le lieu où est né le christianisme oriental», a-t-il expliqué.
Le patriarche Philarète s’est dit «très content» de la prochaine visite de Jean Paul II en Ukraine. Ce voyage renforcera, selon lui, l’indépendance de l’Etat et permettra en particulier l’approfondissement des rapports entre catholiques et orthodoxes.
Interrogé en outre sur la crainte de Moscou de la récupération de cette visite comme une occasion de prosélytisme, le patriarche souligne qu’»elle n’est pas fondée». «Il est ridicule de monter une polémique internationale sur cette visite, alors que les situations principales de conflits entre grecs-catholiques et orthodoxes n’existent presque plus», estime-t-il. Avant d’enchaîner: «Je ne crois pas que les orthodoxes d’Ukraine décident tout d’un coup de devenir catholiques seulement parce que le pape arrive».
Le patriarche Philarète de Kiev devrait rencontrer Jean Paul II lors de son passage à Kiev, dans le cadre d’une rencontre avec les membres du Conseil pan-ukrainien des confessions religieuses dont il fait partie. Aucun discours n’est cependant prévu de sa part, mais il espère toutefois avoir «l’occasion de saluer le pape». (apic/imed/pr)