Serbie: La Serbie observe le deuil suite au décès du patriarche orthodoxe Pavle
Un adieu officiel
Genève, 17 novembre 2009 (Apic) La Serbie a entamé un deuil officiel de trois jours en l’honneur du patriarche Pavle, qui était à la fête de l’Eglise orthodoxe serbe pendant les guerres qui ont marqué l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 1990
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Des citoyens ont attendu plusieurs heures pour rendre hommage au patriarche Pavle à la cathédrale de l’Archange Saint-Michel de Belgrade, a indiqué le site web d’information B92.net depuis la capitale serbe le 16 novembre, suite au décès du patriarche intervenu la veille.
A Genève, l’archidiacre Colin Williams, secrétaire général de la Conférence des Eglises européennes (KEK), à laquelle l’Eglise serbe appartenait, a déclaré que Pavle avait mené son Eglise à travers « une époque de grands changements politiques et d’incertitude ».
A peu près 85 % des 7,4 millions d’habitants de la Serbie font partie de l’Eglise orthodoxe russe, qui a entamé la période de deuil le 16 novembre.
« En une période de conflit et de violence, il est resté humble mais déterminé dans son appel en faveur de la paix et de la réconciliation », a indiqué l’archidiacre Williams.
Dans une lettre adressée à l’Eglise serbe, le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), a évoqué « l’engagement pour la paix et la réconciliation » du patriarche Pavle, ainsi que son « empressement à défendre les valeurs chrétiennes fondamentales à tout prix ».
Pavle, qui est devenu patriarche en 1990, est mort à l’âge de 95 ans à l’hôpital de Belgrade, des suites d’une longue maladie.
Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, l’Eglise orthodoxe serbe avec à sa tête le patriarche Pavle a été critiquée par des Eglises protestantes occidentales qui accusaient l’Eglise de prises de position « nationalistes ».
Les partisans de l’Eglise serbe avançaient quant à eux que les évêques de l’Eglise ont condamné à maintes reprises toutes les formes de violence et de guerre perpétrées au nom de la religion.
En 1999, l’Eglise serbe, toujours dirigée par le patriarche Pavle, avait appelé à la démission du président de la Yougoslavie Slobodan Milosevic, inculpé pour crimes contre l’humanité par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, mis en place à la Haye par les Nations Unies.
Auparavant, l’OTAN avait mené une campagne militaire contre la Serbie pour chasser les forces serbes de la province contestée du Kosovo, peuplée majoritairement de l’ethnie albanaise.
En Serbie et en Bosnie-Herzégovine, les responsables des communautés musulmanes ont rendu hommage à Pavle, rapporte le site B92.net.
« Sa mission et les messages de paix qu’il envoyait dans les moments les plus difficiles ramenaient l’espoir d’un avenir meilleur et mettaient en avant la nécessité d’une vie et d’une tolérance communes entre les différents peuples et cultures », a déclaré le mufti Adem Zilkic, chef de la Communauté islamique de Serbie.
Le mufti Mustafa Ceric, chef de la Communauté islamique de Bosnie, a déclaré : « Le patriarche Pavle était respecté parmi les croyants orthodoxes et il plaidait la cause du dialogue interreligieux ; nous espérons donc que l’Eglise orthodoxe serbe poursuivra cette tradition pour le bénéfice de toutes les personnes de bonne volonté partageant la même histoire et l’espoir commun d’un avenir meilleur dans cette région. » (apic/eni/js)




