Rome: Le catholicos arménien Karékine II reçu par le pape le 8 mai
Un dialogue intensifié entre l’Eglise arménienne et le Saint-Siège
Rome, 6 mai 2014 (Apic) Karékine II, catholicos suprême de tous les Arméniens, sera reçu par le pape François le 8 mai 2014, à l’occasion d’un séjour de trois jours à Rome. Le dernier passage au Vatican de Karékine II remonte à la cérémonie d’inauguration du pontificat du pape François, le 19 mars 2013. Le patriarche arménien a rencontré Benoît XVI en mai 2008, puis en septembre 2012. Depuis une cinquantaine d’années, le dialogue entre l’Eglise arménienne apostolique et Rome s’est considérablement accéléré.
Au cours de son séjour, le catholicos Karékine II et le pape François se rencontreront en privé au Vatican le 8 mai, avant de partager un moment de prière commune. Le chef de l’Eglise apostolique arménienne visitera également le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens ainsi que d’autres dicastères.
Le patriarche se recueillera aussi sur la tombe de l’Apôtre Pierre et priera devant la statue de saint Grégoire l’Illuminateur (240-326), apôtre de l’Arménie, qui fonda l’Eglise arménienne en 301 après Jésus-Christ. Cette statue, installée dans une niche, se trouve dans une cour consacrée à ce saint et située à l’extérieur de la basilique Saint-Pierre, côté nord.
En novembre 2000, le catholicos Karékine II s’était vu remettre par Jean Paul II une relique de ce saint, patron de l’Arménie.
Le 132e catholicos de tous les Arméniens
Karékine II (Ktrich Nersissian) a été élu, le 27 octobre 1999, 132e patriarche suprême et catholicos de tous les Arméniens. Il est aujourd’hui âgé de 62 ans. Ordonné prêtre en 1972, il a étudié la théologie successivement à Vienne, puis à Bonn, en Allemagne et enfin en Russie, à l’Académie de Zagorsk de l’Eglise orthodoxe russe.
Nommé ensuite évêque d’Ararat, en Arménie, en 1983, il a joué un rôle de premier plan dans la vie religieuse, sociale et culturelle du pays, notamment à travers la promotion de missions caritatives à la suite du tremblement de terre de 1988 et de la fin de l’empire soviétique. En novembre 1998, le catholicos Karékine Ier, à cause de graves problèmes de santé, le nomma vicaire général du siège de l’Eglise arménienne, à Etchmiadzine, à une vingtaine de kilomètres d’Erevan, la capitale.
Désirs de rapprochement
Le premier catholicos arménien à venir à Rome fut Vasken Ier, en mai 1970, à l’invitation de Paul VI. Karékine Ier est venu voir Jean Paul II à deux reprises. Lors de sa première visite, en décembre 1996, il a signé avec le pape une déclaration de foi commune. Lors de sa seconde visite, en mars 1999, Karékine Ier, déjà gravement malade, avait tenu à affirmer à Jean Paul II son désir de poursuivre encore les efforts pour un rapprochement des deux Eglises. Il devait mourir quelques mois plus tard, le 29 juin 1999, avant que le pape polonais ait pu lui rendre sa visite comme il le souhaitait.
Sept millions de fidèles
L’Eglise arménienne se répartit en deux Eglises principales, l’une dite apostolique – longtemps appelée orthodoxe – et l’autre catholique, rattachée à Rome. L’Eglise apostolique est elle-même divisée en quatre circonscriptions. Les deux catholicossats dirigeant les Arméniens sont à Etchmiadzine – présidé par Karékine II, catholicos suprême de tous les Arméniens – et à Antelias, au Liban, depuis 1930 – dont Aram Ier est le catholicos. Deux patriarches dirigeant des Eglises locales sont par ailleurs installés à Jérusalem et à Istanbul. Quant à l’Eglise arménienne catholique, située à Beyrouth, elle est dirigée par le patriarche Nerses Bedros XIX.
L’Eglise arménienne apostolique, séparée de Rome après son refus du Concile de Chalcédoine de 451, compte aujourd’hui sept millions de fidèles, dont près de deux millions vivent en Arménie.
Depuis une cinquantaine d’années, le dialogue entre l’Eglise arménienne apostolique – indépendante des autres Eglises orthodoxes depuis 506, lorsqu’un synode arménien a rejeté les conclusions du Concile de Chalcédoine de 451 – et Rome, s’est considérablement accéléré. Des observateurs de l’Eglise arménienne d’Etchmiadzine ont participé au Concile Vatican II (1962-1965).
En mars 2006, en recevant les membres du Synode patriarcal arménien libanais, Benoît XVI avait souhaité que l’Eglise arménienne retrouve son unité interne et soit ainsi en pleine communion avec l’évêque de Rome. (apic/imedia/aldo/rz)