Un documentaire revient sur des abus commis par des religieuses en Belgique
«Nonnen», un documentaire belge en quatre épisodes, revient sur des pages sombres de la vie religieuse féminine. Les récits de victimes, des femmes et des enfants, y occupent une place centrale. Le Parquet du Limbourg a confirmé, le 22 août 2025, avoir ouvert une enquête sur le cas de l’orphelinat de Zelem.
avec cathobel.be
La série Nonnen, signée VTM, s’appuie sur de nombreux récits, souvent tus durant des décennies. Certains concernent la période 1950-1990, marquée par des violences infligées à des enfants dans des orphelinats et centres d’accueil dirigés par des congrégations. D’autres évoquent des mères contraintes d’abandonner leur enfant, dans un contexte où adoptions nationales et accouchements sous X étaient courants.
Le cas de l’orphelinat de Zelem
Un épisode particulièrement marquant aborde le cas de l’orphelinat Saint-Vincent à Zelem, où des enfants auraient disparu et auraient été peut-être enterrés anonymement. Quatorze témoignages évoquent des violences physiques, sexuelles et psychologiques exercées par les religieuses, qui auraient poussé des enfants à commettre des actes de désespoir. Le Parquet du Limbourg a confirmé l’ouverture d’une enquête à ce sujet.
Ces révélations ont poussé l’Église, et en particulier l’Union des Religieux en Flandre (Unie van Religieuse in Vlaanderen: URV), à présenter des excuses publiques. Sœur Mieke Kerckhof, présidente de l’URV, a réclamé une enquête publique sur plusieurs décès suspects d’enfants. «Je n’ai pas de mots… Sidération. Honte par procuration. Les faits sont horribles et incompréhensibles», a-t-elle déclaré sur le site de l’Église catholique en Flandre, Otheo.be. «Je trouve que les témoins ont parlé avec beaucoup de force et j’espère que la série aidera des personnes qui se taisent encore à enfin se confier à quelqu’un.»
L’URV rappelle aussi que les victimes peuvent désormais s’adresser à des structures d’écoute, tant au sein de l’Église que via des instances indépendantes.
L’URV a pu visionner chaque épisode de la série en amont et donner un feed-back au terme de chaque épisode, a encore précisé Sœur Kerckhof. La religieuse déplore, par contre, que son organisation n’ait pas eu la possibilité de réagir directement face à la caméra. «Nous aurions pu alors exprimer plus personnellement nos émotions et nos excuses pour les dérives du passé. Mais cela nous a été refusé», explique-t-elle. (cath.ch/cathobel/lb)