Fribourg : Un livre et une exposition pour les antiphonaires de la cathédrale Saint-Nicolas

Un ensemble historique et artistique unique

Fribourg, 28 novembre 2014 (Apic) Parmi les nombreux tésors que recèle la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg, il est un que le public n’a pas souvent l’occasion de contempler. C’est celui des huit antiphonaires du chapitre. Ces ouvrages monumentaux, vieux de 500 ans, calligraphiés sur parchemin font l’objet d’un livre et d’une exposition. Cet ensemble est d’une valeur liturgique, artistique et historique exceptionnelle, souligne le prévôt Claude Ducarroz.

La fraîcheur des couleurs, l’éclat des ors, la fantaisie des dessins, la beauté de la calligraphie, la qualité du parchemin frappent encore, cinq cents ans après leur création. Les antiphonaires sont des ouvrages de grande dimension destinés au chant de la liturgie des heures par des moines ou des chanoines. L’ensemble des textes et des mélodies est écrit en grands caractères pour être lisible à une certaine distance.

A priori, ce ne sont pas des oeuvres d’art en tant que telles, mais des objets d’usage courant, explique Joseph Leisibach, auteur de du livre qui les présentent. Il n’empêche que le soin apporté à la fabrication des ces quelque 3’200 feuilles de parchemin est exceptionnel. On estime qu’il a fallu la peau de pas moins de 800 moutons pour les réaliser. Une soixantaine de pages sont richement décorées avec des initiales, des scènes de la Bible et de la vie des saints, des décors végétaux grouillants d’animaux de fantaisie dont une soixantaine de lapins. «J’ignore quel peut bien être leur rapport avec le chant liturgique», reconnaît Joseph Leisibach.

Réalisés entre 1510 et 1520, et financés sur les fonds de la fabrique de Saint-Nicolas, ces lourds volumes reliés sous une couverture de bois, sont encore dans le style et le goût du Moyen-Age. L’ensemble est certainement unique en Suisse, d’autres villes et collégiales possèdent certes des antiphonaires, mais pas des collections complètes.

Les chanoines les ont sans doute utilisé jusqu’au XIXe siècle. Pour qui connaît la notation ancienne du chant grégorien, les antiphonaires peuvent encore être aisément déchiffrés, note le chanoine Ducarroz.

Ces ouvrages de prestige sont l’objet de soins attentifs depuis longtemps. Leur restauration en une vingtaine d’années aura coûté environ 200’000 francs au chapitre de Saint-Nicolas. Ils sont conservés habituellement aux archives cantonales. Entièrement numérisés en 2013-2014, les antiphonaires de Saint Nicolas peuvent aussi se découvrir sur internet. (http://www.e-codices.unifr.ch/fr/list/one/aef/CSN-III-3-1)

Exposition du 5 au 8 décembre

Pour la première fois, les huit volumes feront l’objet d’une exposition temporaire sur leur lieu d’origine, le choeur de la cathédrale Saint-Nicolas, devant les stalles qui ont vu se succéder les chanoines depuis un demi-millénaire. Le public pourra les admirer du 5 au 8 décembre à l’occasion de la fête de saint Nicolas.

L’exposition s’accompagne d’un livre bilingue français-allemand qui présente de manière détaillée l’ensemble des enluminures et qui rappelle l’historique de cette oeuvre du patrimoine fribourgeois. Il est édité conjointement par le chapitre cathédral et par les archives de l’Etat. (apic/mp)

28 novembre 2014 | 15:27
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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