Un moine traité de «terroriste»
Birmanie: Le gouvernement irrité par un article sur les bouddhistes extrémistes
Naypyidaw, 25 juin 2013 (Apic) Le gouvernement birman a officiellement protesté contre la dernière couverture de l’édition asiatique du magazine «TIME», rapporte le 24 juin 2013 l’agence d’information catholique «Ucanews». La page de garde de l’hebdomadaire américain montre en effet le moine bouddhiste birman fondamentaliste Ashin Wirathu au-dessus de la mention «Le visage du terrorisme bouddhiste».
Le bureau du président birman Thein Sein a averti le 23 juin 2013 que la couverture du «TIME» pouvait «nuire aux efforts de paix» dans le pays. Depuis environ une année, des violences opposant la majorité bouddhiste du Myanmar à la communauté musulmane ont causé la mort de centaines de personnes et provoqué le déplacement de milliers d’autres, principalement dans le nord-ouest du pays.
Le magazine américain présente le moine Wirathu comme le leader du mouvement anti-musulman en Birmanie. Le religieux a en effet préconisé à plusieurs reprises dans les médias des mesures discriminatoires contre les disciples de Mahomet. Il a notamment récemment appelé à l’adoption d’une loi obligeant les musulmans à se convertir au bouddhisme avant de pouvoir épouser une femme de cette religion.
L’article du «TIME» va jusqu’à le qualifier de «Ben Laden birman», en rappelant qu’il a récemment affirmé dans un sermon que «le temps n’est pas au calme».
Riposte bouddhiste
Ashin Wirathu a accusé la publication de présenter une image biaisée de lui-même et du bouddhisme en Birmanie. «L’article ne cherche qu’à créer une opposition entre le bouddhisme et le monde», a affirmé le moine. Il a également récusé la comparaison avec Ousama Ben Laden, arguant que, contrairement au défunt terroriste, il n’avait «pas de sang sur les mains».
Le texte de l’hebdomadaire américain a également provoqué une levée de boucliers de la part des internautes bouddhistes birmans. Le 24 juin, 40’000 utilisateurs de réseaux sociaux avaient déjà souscrit à une pétition de protestation à l’adresse du TIME. (apic/ucan/rz)