Afrique du Sud: Dispersion d’une partie des dernières cendres de Gandhi
Un peu du père de la nation indienne dans l’Océan Indien
Afrique du Sud, 1er février 2010 (Apic) Samedi 30 janvier, 62 ans après la mort de Mahatma Gandhi, quelque 200 personnes ont assisté à la dispersion de certaines de ses dernières cendres, conservées par une amie de la famille, au large des côtes sud-africaines. L’occasion pour la petite-fille du leader indien, Ela Gandhi, de rappeler en ce jour commémoratif l’actualité du message de son grand-père.
Près de 200 personnes étaient présentes pour assister à la dispersion des cendres de Mahatma Gandhi dans l’Océan Indien samedi 30 janvier 2010, 62 ans après la mort du héros de la libération de l’Inde. Les cendres avaient été remises à la famille après le décès en 2009 de Vilas Mehta, une amie de la famille qui détenait une urne du défunt.
Un message toujours vivant
Des bateaux transportant environ 200 membres de la famille et des proches de Mahatma Gandhi ont été rejoints pour la cérémonie par la flotte sud-africaine dans la baie de Durban. « Avant l’immersion, un prêtre hindouiste a récité des hymnes. L’arrière petit-fils de Gandhi a versé les cendres dans la mer, puis les gens ont jeté des fleurs en signe d’adieu », a expliqué Rajesh Jantilal, photographe de l’AFP témoin de l’événement.
Présente à cette cérémonie, la petite-fille de Mahatma Gandhi, Ela Gandhi, une activiste de 69 ans respectée en Afrique du Sud, a rappelé l’importance et l’actualité des messages du leader indien : « L’intolérance continue dans ce monde, l’intolérance des uns envers les autres, basée sur la religion, la race, l’ethnie, la classe, la caste, etc. »
Des cendres dispersées à travers le monde
Mahatma Gandhi, assassiné en Inde par un nationaliste radical le 30 juin 1948, avait été incinéré. Ses cendres, selon la coutume hindouiste, auraient dû être immergées dans l’eau peu après la crémation. Mais elles ont été réparties en plusieurs urnes distribuées en Inde et dans le monde afin de permettre la tenue de cérémonies à la mémoire du « père des Indiens », notamment en Afrique du Sud où Gandhi a vécu 21 ans. Selon des correspondants, il est difficile d’estimer combien de personnes ont reçu des cendres de Gandhi et combien il en reste aujourd’hui.
Les dernières retrouvées, conservées par un fils de Gandhi avec qui il était brouillé, ont été remises au Musée de Bombay en 2008. Celui-ci a organisé une cérémonie afin de les répandre dans la Mer d’Arabie. En 1997, une urne avait également été trouvée dans une banque indienne et son contenu déversé dans une rivière.
Vilas Mehta, amie de la famille, avait gardé une partie des cendres de Gandhi en Afrique du Sud en tant que souvenir, ignorant que selon le rituel hindouiste, les cendres des défunts doivent être dispersées dans l’eau. Elle a remis un « un petit récipient en argent » à sa belle-fille sur son lit de mort en lui disant de « le garder en sécurité », a informé Mme Gandhi à la BBC. « La belle-fille a pensé que les cendres devaient être remises à la famille et nous les a apportées l’année passée. Nous nous sommes demandé ce que nous devions faire avec cette urne. Après plusieurs propositions, nous avons décidé d’immerger les cendres. »
L’Afrique du Sud, un lieu connu de Gandhi
L’apôtre de la non-violence a commencé son parcours politique en Afrique du Sud, où il a passé 21 ans à travailler comme avocat et activiste. Il y a forgé le « Satyagraha », une philosophie basée sur la non-violence, afin de protester contre la ségrégation raciale dont étaient victimes les Indiens. Sa pensée inspirera des militants anti-apartheid dans leur combat pour la liberté, dont Nelson Mandela, qui toutefois se ralliera à la lutte armée pour combattre le régime ségrégationniste blanc. Mahatma Gandhi a été assassiné à New Delhi par un nationaliste hindou le 30 janvier 1948. (apic/bbc/ag/lcg)