Manchester : Découverte d’une amulette chrétienne égyptienne portant le texte de la Sainte Cène

Un témoignage précieux de la foi des chrétiens du VIe siècle

Manchester, 3 septembre 2014 (Apic) Une amulette chrétienne sur papyrus, provenant d’Egypte et portant les paroles de la dernière cène du Christ, a été découverte dans les dépôts de la bibliothèque de l’Université de Manchester. Pour l’auteur de la découverte, Roberta Mazza, ce document daté du VIe siècle est un témoignage fascinant des croyances et des pratiques chrétiennes de l’époque, a rapporté la presse britannique le 2 septembre 2014.

Parmi les premiers mots que Roberta Mazza a déchiffré figurait celui de «manne», le pain du ciel que Dieu donna au peuple hébreu dans le désert. Après avoir traduit le reste, la chercheuse s’est aperçu qu’il s’agissait d’un «patchwork» de passages de l’Ancien et du Nouveau Testament. Le texte reprend le psaume 148: 5, qui proclame la puissance de Dieu, suivi du passage de l’évangile de Matthieu qui raconte l’histoire de la dernière Cène.

Le caractère du texte est tel qu’il ressemble à une invocation pour protéger du mal. Les amulettes sont des objets censés offrir une protection et une bonne fortune pour le porteur. L’utilisation par des chrétiens d’amulettes comme moyen de conjurer le mal peut sembler surprenante, mais c’était en fait commun à l’époque, a précisé Roberta Mazza. L’usage d’amulettes était très répandu dans l’Egypte ancienne, et les chrétiens l’ont repris en y intégrant leurs textes sacrés au lieu des invocations païennes.

Une connaissance orale de la Bible

L’auteur ou le porteur de cette amulette – écrite au dos d’un reçu d’impôt – avait un certain degré de formation. Il pourrait s’agir d’un membre du clergé.

Pour la chercheuse, un tel document indique que la connaissance de la Bible a été transmise beaucoup plus par oral, par la liturgie, les prières et les amulettes que par un livre complet.

Le papyrus provient, semble-t-il, d’Hermopolis à quelque 300 kilomètres au sud du Caire. Il se trouve depuis 1901 dans l’inventaire de la bibliothèque de l’Université de Manchester mais n’avait jusqu’ici jamais été étudié scientifiquement. (apic/ag/mp)

3 septembre 2014 | 11:03
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
Partagez!