Etats-Unis: Cinq ans après l’ouragan Katrina, La Nouvelle-Orléans se reconstruit lentement
Une célébration pour enterrer la catastrophe
La Nouvelle Orléans, 30 août 2010 (Apic) Cinq ans après les effets dévastateurs des ouragans Rita et Katrina, les efforts de reconstruction se poursuivent en Louisiane, au Sud des États-Unis. Bien que de nombreux bâtiments et maisons aient déjà été reconstruits, il reste encore beaucoup de travail à faire. Seule 85% de la population de La Nouvelle Orléans, capitale de la Louisiane, est revenue.
L’ouragan Katrina, accompagné de vents de plus de 200km/h, s’était abattu sur la côte sud des Etats-Unis dans la matinée du 29 août 2005, faisant plus de 1’600 morts en Louisiane et au Mississippi, ainsi que plus de 40 milliards de dollars de dégâts. Des dizaines de milliers d’habitants avaient été déplacés.
Enterrer Katrina
Les habitants de La Nouvelle-Orléans ont rendu hommage le 29 août aux victimes de Katrina lors d’une cérémonie au cours de laquelle le maire a assuré qu’ils «n’abandonneraient jamais». Plusieurs centaines d’habitants se sont rassemblées dans le quartier qui avait été le plus durement touché, le «Lower Ninth Ward», pour déposer une gerbe en mémoire des victimes, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).
Cinq ans après la catastrophe naturelle, nombreux sont les habitants qui disent vouloir aller de l’avant. L’archevêque de La Nouvelle-Orléans, Mgr Gregory Michael Aymond, a invité toutes les paroisses de l’archidiocèse de La Nouvelle-Orléans à célébrer une messe spéciale en faveur des victimes de Katrina. Pour commémorer la tragédie et pour prier pour l’avenir, l’archevêque Aymond a pris part à un certain nombre d’événements.
Il a notamment célébré une messe à la paroisse Our Lady of Prompt Succor, située à Chalmette, à l’est du centre-ville de La Nouvelle-Orléans, a organisé le 28 août une messe doublée d’un «service funéraire pour Katrina», a indiqué l’agence américaine «Catholic News Service» (CNS). L’assemblée a été invitée à écrire ses sentiments sur des bandes de papier et à les jeter dans un cercueil. Après le service, celui-ci a été chargé dans un véhicule, tiré par des chevaux, au son d’un groupe de jazz. Le cortège funèbre s’est achevé au cimetière local où le cercueil a été placé dans un caveau récemment bâti pour servir de mémorial aux victimes de Katrina.
Un bulletin paroissial avait annoncé l’évènement en déclarant: «Il est temps de poursuivre nos vies et de mettre Katrina au repos éternel. Nombreux sont ceux d’entre nous qui ont continué à avancer, et la communauté est en train de renaître et de grandir».
L’église, qui avait été presque entièrement ravagée par les eaux, n’a pas encore été complètement reconstruite. Selon les rapports du Bureau du recensement des Etats-Unis (US Census Bureau), la région est deux fois moins peuplée aujourd’hui que ce qu’elle était avant la tempête.
Visite présidentielle à La Nouvelle Orléans
Le président américain Barack Obama a assuré le 29 août que son administration allait «se battre» aux côtés des habitants de La Nouvelle-Orléans «jusqu’à ce que le travail soit fini» lors d’un discours dans la ville dévastée par le cyclone Katrina il y a cinq ans.
«Bien-sûr, je n’ai pas besoin de vous dire qu’il y a encore trop de parcelles de terrain abandonnées (…), trop d’étudiants qui suivent leurs cours dans des caravanes (…), trop d’habitants de La Nouvelle-Orléans qui n’ont pas pu rentrer à la maison», a déclaré Barack Obama, à l’Université Xavier de Louisiane. «Dès lors, et même si d’incroyables progrès ont été réalisés, je souhaitais (…) dire directement aux habitants de cette ville: mon administration restera auprès de vous, et se battra à vos côtés, jusqu’à ce que le travail soit fini. Jusqu’à ce que La Nouvelle-Orléans soit complètement rétablie», a-t-il dit.
Barack Obama a souligné les progrès réalisés pour rendre la région plus sûre. L’enchevêtrement composé de 560 kilomètres de digues, de parois coulissantes anti-crue et de 78 stations de pompage, qui est en train d’être construit, ne rassure pourtant pas une population inquiète à l’idée que l’histoire ne se répète. (apic/cns/ag/fb)