Québec: Un patrimoine religieux pléthorique pour une chrétienté qui s’amenuise
Une église vendue à un groupe punk rock
Drummondville, 30 juin 2009 (Apic) Dans la région québécoise de Drummondville, dans les cantons de l’Est, le groupe punk rock Your Favorite Enemies veut s’offrir l’église Saint-Simon et son presbytère, qui font partie de la paroisse Saint-Jean-de-Brébeuf. Deux églises sur trois de cette paroisse sont laïcisées et vendues à des privés.
La date du dimanche 19 juillet prochain a été retenue pour la célébration de la dernière messe à Saint-Simon que présidera Mgr Raymond Saint-Gelais, évêque de Nicolet. Il y a un peu plus d’un an, une cérémonie du même genre avait marqué la laïcisation de l’église Saint-Philippe à la suite de sa vente à un particulier. Il a toujours été de l’intention du conseil de fabrique Saint-Jean-de-Brébeuf de céder les deux bâtiments à des individus ou des organismes disposés à leur garder une vocation communautaire.
Your Favorites Enemies – un groupe de la région de Montréal dont la réputation dépasse les frontières du Québec – devrait prochainement devenir le nouveau propriétaire de l’église et du presbytère Saint-Simon pour la somme de quelque 200’000 dollars canadiens. Les paroissiens de Saint-Jean-de-Brébeuf ont été informés de cette décision dimanche dernier lors des messes dominicales.
Selon Gilbert Deshaies, président du conseil de fabrique de Saint-Jean-de-Brébeuf, le groupe aurait l’intention d’utiliser le presbytère, entre autres, comme lieu de rencontres alors que l’église deviendrait un centre de concerts dédié aux jeunes que Your Favorite Enemies espère rejoindre par sa musique et par ses actions. Avec la vente successive des églises Saint-Philippe et Saint-Simon, la paroisse Saint-Jean-de-Brébeuf ne sera plus desservie que par l’église du Christ-Roi qui devrait être en mesure de répondre aux besoins des paroissiens.
Le Québec, autrefois forteresse catholique, a changé de visage dans le sillage de la «Révolution tranquille» des années 60, modifiant ainsi radicalement la place occupée par l’Eglise catholique dans la société. Depuis un certain nombre d’années, il est fréquent de voir des annonces immobilières dans les médias de la Belle Province qui proposent la vente d’églises laïcisées.
Ces dernières décennies, les Québécois ont tourné le dos à la religion et les catholiques pratiquants ne sont plus que quelque 5 % aujourd’hui…contre 80 % dans les années 1960. L’Eglise catholique est forte d’un patrimoine immobilier considérable – dans tout le Québec, plus de 2’750 lieux de culte sont inscrits à l’inventaire national – mais elle ne peut plus en assumer les charges. (apic/rvm/be)