Somalie: Les insurgés du Hezb al-Islam imposent le port de la barbe
Une opposition à la tradition musulmane somalienne
Mogadiscio, 21 juin 2010 (Apic) Le groupe islamiste Hezb al-Islam a imposé le port de la barbe à tous les hommes qui vivent dans des quartiers sous sa domination. Au nom de son interprétation du Coran et de l’islam, annonce l’AFP de ce jour.
Lors d’une conférence de presse dans la capitale somalienne, un responsable islamiste, Moalim Hashi Mohamed Farah, a déclaré que les hommes doivent se laisser pousser la barbe et que ceux qui n’obéiraient pas en subiraient les conséquences.
Le responsable islamiste a justifié sa décision en prétendant que «laisser pousser la barbe est un devoir moral ordonné» par Mahomet. Et il entend défendre cette coutume.
Foisonnement d’obligations et d’interdits au Centre-sud de la Somalie
La mesure imposée est déjà en vigueur depuis plusieurs mois dans les groupes conduits par les insurgés islamistes shebab, rivaux du Hezb al-Islam et qui se revendiquent d’Al-Qaïda.
Le Hezb al-Islam et les shebabs contrôlent le centre-sud de la Somalie et la majorité des quartiers de Mogadiscio, où ils ont imposé des règles sociales et de conduite très strictes, au nom de leur interprétation ultra rigoriste de l’islam.
Les shebab en particulier, qui disposent d’une police religieuse baptisée «Jaish al-Hisbah» (Armée de la moralité), y ont multiplié les interdits vestimentaires ou autres. Ils pratiquent amputations, lapidations et exécutions, détruisant également les tombeaux de saints soufis au prétexte de lutter contre «l’idolâtrie».
Une tradition opposée à l’islam de Somalie, qui est plutôt modéré
Les habitants des quelques quartiers tenus par les forces du gouvernement de transition (TFG) soutenu par la communauté internationale conservent une relative liberté dans leurs habitudes de vie ou tenues vestimentaires.
L’islam pratiqué en Somalie est traditionnellement modéré, avec une forte influence du soufisme, alors que le wahhabisme revendiqué par les shebab et répandu dans la péninsule arabique voisine est généralement considéré comme étranger à la culture locale. (apic/ag/js)