Mali: Le gouvernement condamne le châtiment corporel infligé à un couple non marié

Une pratique d’un autre âge et contraire aux droits de l’Homme

Bamako, 22 juin 2012 (Apic) Le gouvernement du Mali a condamné, le 21 juin, le châtiment corporel de 100 coups de fouet chacun infligé la veille à un jeune couple de Tombouctou. Les groupes radicaux musulmans du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et d’Aqmi contrôlent la région depuis mars dernier et imposent la charia.

Selon le site internet de rfi.fr, Hamaradane 23 ans, cuisinier au chômage, a été arrêté la semaine dernière, devant la maison de sa fiancée Zebou, avec laquelle il a eu un enfant. Ils ont été dénoncés auprès des salafistes qui les ont fait arrêter. Après avoir passé 48 heures au siège de la police islamique, ils ont été présentés à un cadi ou un juge des affaires musulmanes, qui les a condamnés chacun à 100 coups de fouet, conformément à la charia. Six autres femmes qui ont donné naissance à des enfants sans être mariées subiront prochainement le même sort avec leur fiancé.

Dans un communiqué publié par plusieurs quotidiens maliens, le gouvernement «condamne énergiquement ces pratiques d’un autre âge, contraires aux droits de l’Homme et à la dignité de la personne et assure que ses auteurs seront poursuivis devant les juridictions compétentes, conformément aux lois en vigueur au Mali».

Selon le gouvernement, «ces brutalités anti-républicaines (…) montrent, encore une fois, la nécessité pour tous les Maliens, de se retrouver autour de l’essentiel, au-delà de toutes autres préoccupations, pour rétablir l’autorité de l’Etat dans le Nord du pays».

Détournement de dons

Par ailleurs, selon diverses informations rapportées par les quotidien «L’indicateur du Renouveau» de Bamako, et «Le Pays» de Ouagadougou au Burkina Faso, les mouvements salafistes qui contrôlent les régions nord de Gao, Kidal et Tombouctou, ont interdit aux organisations humanitaires l’accès à ces zones qu’ils contrôlent. Ils ont ordonné de déposer l’aide destinée aux réfugiés à la frontière, eux-mêmes se chargeant de la distribuer ensuite. Ils assurent cette distribution à leur manière, en se servant d’abord, avant de donner le reste aux vrais bénéficiaires, mais seulement à ceux qui acceptent de se soumettre à leurs diktats, rapportent encore les journaux.

Les organisations semblent impuissantes face à cette situation, qu’elles considèrent comme du détournement et de l’accaparement de l’aide alimentaire, doublé d’un chantage consistant à amener les populations déshéritées à accepter une cause à laquelle elles n’ont pas voulu adhérer de leur plein gré. (apic/ibc/bb)

22 juin 2012 | 14:54
par webmaster@kath.ch
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