Yémen: La majorité des juifs yéménites veulent quitter le pays en raison de violences
Une présence bimillénaire va s’éteindre
Sana’a, 24 août 2009 (Apic) Une révolte de la minorité chiite dans les zones tribales des montagnes du Nord du Yémen et le développement du fondamentalisme sunnite pousse la petite communauté juive yéménite à quitter un pays où elle avait de profondes racines. Actuellement, de 200 à 300 juifs vivent encore dans le pays de leurs ancêtres, au milieu d’une population de près de 23 millions de musulmans.
Selon des sources israéliennes, la majorité des juifs vivant encore au Yémen entendent quitter leur pays «à cause des persécutions et des violences dont ils sont l’objet». Une moitié d’entre eux aimeraient se rendre en Israël, les autres préférant les Etats-Unis. Seule une poignée entend rester au Yémen.
L’agence de presse officielle yéménite Saba parlait il y a quelques jours de «mini-exode», rappelant le 12 août dernier que trois fils de Moshé Yaish al-Nahari, un juif tué à la fin de l’année dernière au nord du pays, avaient quitté le Yémen pour Israël. Les causes de ce départ sont notamment des allégations de harcèlement dont serait victime la communauté juive yéménite. Ces émigrants sont partis grâce à l’aide de l’Agence juive.
Après un assassinat
Yahya Yaish, le grand rabbin du district de Raidah, a déclaré que tous les juifs de la région allaient partir pour Israël prochainement. Dans les zones de Raidah et Kharef, dans la province d’Amran, l’une des provinces tribales les plus conservatrices du Yémen, des juifs ont été tués, et d’autres enlevés. Le meurtrier de Moshé Yaish al-Nahari – qui avait exigé que ce yéménite de confession juive se convertisse à l’islam – a été condamné à mort en juin dernier. Les trois filles de la victime sont parties pour Israël peu de temps après le meurtre de leur père en décembre dernier. Certaines familles juives ont quitté secrètement le pays pour s’installer en Israël.
La petite communauté juive du Yémen a été l’objet d’attaques régulières ces dernières années. La plupart des juifs yéménites vivaient dans la province d’Amran, avant de chercher refuge dans la capitale Sana’a ou d’émigrer en Israël et aux Etats-Unis. Immédiatement après la fondation de l’Etat d’Israël, près de 50’000 juifs du Yémen ont été transférés secrètement en Israël par pont aérien dans le cadre de l’opération menée sous le nom de code «Tapis volant». Il ne reste dans le pays que 200 à 300 juifs qui parlent une forme d’hébreu ancien et leur présence depuis deux millénaires risque de s’éteindre à jamais. (apic/saba/jpost/be)