Une présence catholique minoritaire parmi les coptes

«La visite de Jean Paul II en Egypte mettra en relief que le point fort de l’Eglise catholique est son unité autour du pape, enrichie par la diversité des rites et des traditions». C’est ce qu’explique à l’APIC Mgr Antonios Mina, le seul Egyptien – de rite copte – à travailler à la Curie Romaine, au sein de la Congrégation pour les Eglises orientales.

Si les catholiques de rite copte – dont le patriarche est depuis 1986 Stéphane II Ghattas ­ sont de loin les plus nombreux parmi les catholiques égyptiens, ­ environ 220’000 sur une population totale de près de 66 millions d’habitants, où l’on compte quelque 12 % de chrétiens -, il y a en effe six autres rites catholiques représentés en Egypte, rappelle Mgr Mina, à savoir les rites byzantin, maronite, syriaque, arménien, chaldéen et latin.

Les fidèles de chacun de ces rites ont été invités à prendre une part active à la messe que le pape concélébrera le matin du vendredi 25 février avec leurs patriarches et évêques, qui revêtiront leurs vêtements liturgiques propres. La cérémonie se déroulera en rite latin, mais des éléments des autres rites y seront introduits, notamment des lectures en arabe, un chant de communion en arménien, et une procession de l’Evangile selon le rite byzantin.

Cette liturgie prévoit d’être d’autant plus originale qu’elle reprendra les textes de la fête copte de la «Fuite en Egypte», normalement célébrée le 17 février, mais repoussée de quelques jours en vue de la visite du pape. Ce récit de l’Evangile sera l’occasion pour Jean-Paul II de souligner – dans l’homélie qu’il prononcera en français ­ comment le Christ est ainsi repassé, dès les premiers mois de son existence, sur le chemin qu’avait parcouru le peuple juif plusieurs siècles auparavant. «C’est un épisode particulièrement important pour les chrétiens égyptiens, souligne Mgr Mina, dans la mesure où il fait entrer leur pays dans la ’Terre Sainte’ prise dans un sens large, à savoir l’ensemble des territoires marqués par la présence du Christ».

D’après Mgr Mina, Jean Paul II pourrait souligner à partir de là combien l’Egypte est traditionnellement une «terre d’accueil». Le prélat rappelle à ce sujet l’épisode biblique de la Genèse où l’on voit le peuple juif être accueilli en Egypte au moment d’une période de famine, alors que le fils du patriarche Jacob en était devenu le vice-roi. «A l’époque moderne également, beaucoup se sont trouvés bien accueillis en Egypte !» ajoute-t-il pour sa part, en évoquant même les Français qui y sont arrivés lors de l’expédition de Napoléon Bonaparte de 1798 à 1801, ou encore le refuge qu’y ont trouvé des personnages politiques comme l’empereur d’Ethiopie ou le chah d’Iran.

Devant à l’origine se dérouler dans la cathédrale copte catholique, la liturgie catholique aura lieu finalement dans une salle couverte du stade du Caire pouvant contenir près de 20’000 personnes, alors que seules quelque 1’500 d’entre elles auraient pu rentrer dans l’église. Néanmoins, les places resteront limitées par rapport au nombre de personnes souhaitant y participer. Mais le gouvernement égyptien est très attentif aux mesures de sécurité, c’est pourquoi une cérémonie en plein air n’était pas envisageable, conclut Mgr Mina. (apic/imed/be)

21 février 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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