Romont : Mgr Morerod a rencontré les représentants de l’Eglise du canton de Fribourg

Une réalité pastorale complexe présentée de façon imagée et vivante

Romont, 2 mars 2010 (Apic) Près de 300 agents pastoraux (prêtres et laïcs) et représentants des paroisses de la partie francophone du canton de Fribourg ont rencontré, vendredi 2 mars, leur nouvel évêque à la salle BICUBIC à Romont. Ils lui ont présenté de façon très imagée et vivante la réalité complexe de la pastorale de leur canton.

C’est par un sketch intitulé «Allo la cure!» que plusieurs agents pastoraux laïcs ont exprimé des réflexions visiblement recueillies ça et là dans leurs paroisses ou services pastoraux. Une secrétaire paroissiale «à qui on ne la fait pas» et une femme de ménage «africaine» trop curieuse répondent aux sollicitations téléphoniques les plus diverses : choisir un prêtre particulier pour un baptême («Il est si beau, c’est mieux pour les photos, vous comprenez!»), adapter les horaires des messes à ceux des TPF, se plaindre d’un retard dans le début d’une célébration, … Le tout entrecoupé par l’arrivée en force d’un président de paroisse hors de lui «à cause de Fribourg qui demande toujours plus d’argent», d’une assistante pastorale qui cherche à répondre à sa façon au manque de prêtres et d’un curé nostalgique des grands rassemblements. «Quelle communauté voulons-nous, finalement?» se demande le prêtre, annonçant ainsi à l’assemblée le thème d’une prochaine session pastorale.

La solution à tous ces problèmes? La femme de ménage improvisée secrétaire a cru la trouver, afin de couper court à toutes ces sollicitations intempestives: «Demandez à l’évêque, il saura certainement mieux faire».

L’évêque ne peut rien faire seul

«Heureusement que cette réplique n’a rien à voir avec la réalité présente», a souri Mgr Morerod, en conclusion de la rencontre. «Je ne peux rien changer seul, mais je peux essayer d’y contribuer», a-t-il ajouté. Alors qu’on l’avait averti que sa tâche serait ardue, après deux mois et demi le nouvel évêque a vu «beaucoup de belles choses, des soutiens et des manifestations de foi» autour de lui. «Et j’espère que ça continue», a lancé Mgr Morerod dans un bref discours improvisé.

Auparavant, le chanoine Claude Ducarroz, prévôt de la Cathédrale St-Nicolas, avait présenté le résultat d’une petite enquête réalisée dans le canton sur le dialogue oecuménique. Le prêtre a d’abord cité trois tendances qu’il a perçues dans la population du canton. D’abord, certains catholiques estiment que ce dialogue vise à faire revenir les communautés chrétiennes vers Rome. Ensuite, beaucoup sont déçus de ne pas assister aux avancées attendues, c’est notamment le cas de nombreux couples mixtes. Enfin, «et ce ne sont pas les moins dangereux», estime Claude Ducarroz, des catholiques sont d’avis que le dialogue est maintenant allé assez loin. Les prêtres et les pasteurs prennent l’apéro ensemble, ils s’entendent bien, il y a assez d’initiatives de dialogue, alors pourquoi aller plus loin?

L’enquête que le chanoine Ducarroz a réalisée dans le canton lui a permis de constater que c’est à l’occasion de temps forts que se vivent surtout les initiatives œcuméniques. C’est le cas de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens en janvier. Les paroisses et Unités pastorales vivent des célébrations communes, des temps de prière, des échanges de chaires ou encore des soirées bibliques. D’autres initiatives se prennent également dans le courant de l’année, comme des temps de formation commune, des catéchèses œcuméniques, des mises à dispositions de lieux de culte, une collaboration permanente en pastorale spécialisée «et beaucoup d’autres petites initiatives». Le prévôt de la cathédrale a également remarqué que le réflexe de l’œcuménisme était « presque acquis » lors d’événements civils. Il a également rappelé l’organisation du rassemblement «Festibible», qui a touché toutes les principales communautés chrétiennes de Fribourg.

L’initiative contre les minarets a relancé le dialogue interreligieux

Au niveau interreligieux, le dialogue est une initiative beaucoup plus récente, ont expliqué l’abbé Jean-Marie Pasquier et la théologienne Marie-Dominique Minassian. La votation contre les minarets en 2009 avait été précédée d’une déclaration commune signée des Eglises catholique et réformée, et par la communauté juive invitant à rejeter cet article. Cette solidarité a ensuite débouché sur une intensification du dialogue interreligieux, dans le canton de Fribourg notamment. Une plateforme des religions a été lancée, et le récent 25e anniversaire de la rencontre de prière d’Assise a été l’occasion de donner un nouveau souffle à ce projet.

Dans une rétrospective 2007 – 2011 en images, le service d’information du Vicariat épiscopal a rappelé les événements qui ont marqué l’Eglise catholique du canton les années qui ont précédé la nomination de Mgr Morerod : JMJ romandes à Fribourg, Festibible, épiscopat et décès de Mgr Bernard Genoud, exposition sur les 5 grandes religions dans les CO, ordinations de prêtres et de diacres, mais également tout ce qui a marqué la vie au quotidien : rencontres pastorales, catéchèse, pastorale sacramentelle, mais aussi les fêtes annuelles, les rassemblements œcuméniques et rencontres interreligieuses, les assemblées de la corporation cantonale et les pèlerinages, et bien entendu la nomination et l’ordination de Mgr Morerod.

Les participants ont été accueillis à la salle BICUBIC par leur nouveau vicaire épiscopal, Mgr Rémy Berchier. Ce dernier a rappelé que durant la semaine, Mgr Charles Morerod a déjà rencontré les différents dicastères de la pastorale cantonale (catéchèse, jeunes, monde de la santé, …), comme il l’avait fait dans les autres cantons romands. (apic/bb)

2 mars 2012 | 22:06
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 4 min.
Charles Morerod (260), Fribourg (589), Romont (15)
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