Inde : Les conversions en masse des dalits au bouddhisme inquiètent les autorités du Gujarat

Une religion qui ne pratique pas les discriminations de l’hindouisme

Dungarpur, 19 octobre 2013 (Apic) Le gouvernement de l’Etat indien du Gujarat a décidé d’ouvrir une enquête après la conversion de milliers de dalits (ex-intouchables) au bouddhisme lors d’une cérémonie collective le 13 octobre dernier à Dungarpur, dans le district de Junagadh.

La célébration était organisée par la Buddha Diksha Mahotsav Samiti (BDMS) qui commémore tous les ans la conversion au bouddhisme de son maître spirituel, Babasaheb Ambedkar, homme politique et leader des intouchables, décédé en 1956, rapporte l’agence d’information des Missions étrangères de Paris « Eglises d’Asie ».

Dans cet Etat très majoritairement hindou (80 % de la population) mais également l’un des plus pauvres de l’Inde, les dalits sont de plus en plus nombreux à vouloir échapper au système des castes en choisissant une religion qui ne pratique pas les discriminations de l’hindouisme».

Les autorités du Gujarat ont annoncé qu’elles allaient ouvrir une enquête sur cette cérémonie de conversion collective, afin de déterminer si elle constituait une violation du ‘Gujarat Freedom of Religion Act’, loi anti-conversion en vigueur dans l’Etat depuis 2008.

Pressions sur les convertis

Selon cette loi, les personnes désirant changer de religion doivent auparavant en obtenir la permission auprès des autorités du district. Toute infraction, engendre des poursuites judiciaires à l’encontre du nouveau converti ainsi que de ‘quiconque se trouve impliqué dans le processus de conversion’. Le Bharatya Janata Party (Parti du peuple indien, BJP) au pouvoir dans le Gujarat depuis 2001 est régulièrement fustigé pour son utilisation de la loi anti-conversion contre les minorités religieuses de l’Etat ; musulmans, chrétiens et bouddhistes.

Les autorités du district de Junagadh, qui ont été sommés de répondre de ces conversions de masse ont opposé qu’elles n’avaient pas été sollicitées et que la célébration s’était tenue sans autorisation préalable. Ce que nie formellement la Buddha Diksha Mahotsav Samiti qui accuse le gouvernement BJP de vouloir exercer des pressions sur les nouveaux convertis et empêcher la tenue des futures cérémonies».

L’enjeu est d’autant plus important que le ministre-président de l’Etat, Narendra Modi, est candidat au poste de premier ministre indien pour les prochaines élections nationales qui se tiendront en 2014.

19 octobre 2013 | 10:13
par webmaster@kath.ch
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