Etats-Unis: décès du cardinal Bernardin, archevêque de Chicago =
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Chicago, 14 novembre 1996 (CIP)
Le cardinal Joseph Louis Bernardin, archevêque de Chicago et ancien
président de la conférence épiscopale des Etats-Unis, est décédé jeudi
matin à l’âge de 68 ans des suites d’un cancer au pancréas. Il était depuis
hospitalisé depuis juin 1995.
Né le 2 avril 1928 à Columbia, dans le diocèse de Charleston (Caroline du
Sud), de parents italiens immigrés aux Etats-Unis, le cardinal Bernardin
avait été ordonné prêtre en 1952, après avoir complété sa formation au
séminaire de Baltimore par des études de théologie à l’Université
catholique de Washington. Il est vicaire général de Charleston quand Paul
VI le nomme en 1966 évêque auxiliaire de l’archevêque d’Atlanta. Secrétaire
de la conférence épiscopale américaine (1968-1972, il est ensuite
archevêque de Cincinnati (Ohio). Il y reste dix ans, au cours desquels il
est également président de la conférence épiscopale (1974-1977).
Le 8 juillet 1982, Jean-Paul II lui confie la responsabilité pastorale de
l’archevêché de Chicago, le second en importance des Etats-Unis (2,4
millions de catholiques), avant de le créer cardinal au consistoire du 2
février 1983. Il était membre de la Congrégation pour le Culte divin et la
discipline des sacrements et du Conseil pontifical pour la promotion de
l’unité des chrétiens.
Comme archevêque de Chicago, le cardinal Bernardin s’est fait connaître
comme «un homme de paix et de réconciliation». Il a joué un rôle de premier
plan dans l’élaboration de la fameuse lettre des évêques américains sur le
désarmement, publié en 1983 (l’»année des missiles»), où ceux-ci prenaient
leurs distances avec la politique d’armement nucléaire du président Reagan.
A la veille de sa réélection, le président Clinton lui avait décerné la
médaille de la liberté, la plus haute distinction américaine, pour son
engagement dans la lutte contre la pauvreté et pour la réconciliation entre
les différentes couches de la société américaine.
En novembre 1993, la presse mondiale s’était fait l’écho d’accusations
lancées contre le cardinal Bernardin par un ancien séminariste, qui avait
prétendu lors d’une émission télévisée que le prélat avait eu des relations
sexuelles avec lui 17 ans plus tôt. Le cardinal, qui avait aussitôt démenti
dans une déclaration faite sous la foi du serment, avait reçu de nombreuses
marques de solidarité de la part de tout l’épiscopat américain. Quelques
mois plus tard, l’accusateur se rétractait, déclarant ne plus être sûr de
ses «souvenirs», qui lui étaient venus sous hypnose, et renonçait à
demander réparation «pour avoir la conscience en paix». Le cardinal avait
tenu à le rencontrer pour se réconcilier avec lui. Le séminariste s’était
excusé, affirmant qúun grand poids lui avait été enlevé et qúil se sentait
«guéri et en paix». (cip-vl)
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