Vatican: Le chef amazonien Davi Kopenawa est venu plaider la survie de sa tribu
En marge de l’audience générale de ce 10 avril 2024, le pape François a reçu le leader autochtone Davi Kopenawa, de la tribu amazonienne Yanomami. Celui-ci est venu plaider auprès du pontife la cause de son peuple, victime des chercheurs d’or clandestins qui se sont multipliés au Brésil ces dernières années.
«Je voulais rencontrer une autorité; [le pape] est une personne respectée», a témoigné le leader et chaman – prêtre des tribus traditionnelles – dans un entretien à I.Média. Davi Kopenawa avait déjà échangé par écrit avec le pape François en 2020, par l’intermédiaire d’un missionnaire catholique.
«J’étais ému», a confié l’autochtone de 68 ans, qui a reçu divers prix internationaux pour son engagement pour la défense des droits des peuples amazoniens. Durant leur échange à huis clos, Davi Kopenawa a parlé au pape des menaces qui pèsent sur les Yanomami. Les quelques 20’000 membres de cette ethnie vivant à la frontière entre le Brésil et le Vénézuela sont en effet victimes des «orpailleurs» illégaux – garimpeiros – qui ont pollué les rivières et abattu des arbres, disséminant des maladies mortelles dans les 300 villages yanomami.
«J’ai demandé au pape d’apporter son soutien à notre lutte et d’apporter son soutien au président Lula, afin qu’il puisse faire partir les orpailleurs de la terre des Yanomamis», a confié le leader. Le pape François «n’a pas dit grand-chose, il voulait écouter», a-t-il ajouté.
Education et santé nécessaires
Le représentant autochtone a également parlé au pape d’éducation et de santé. «Je lui ai demandé de contacter le président Lula pour qu’il construise une école dans notre communauté, afin que nous puissions apprendre à écrire dans notre langue et à parler le portugais». Une instruction nécessaire, selon lui, pour «mieux défendre nos droits et pour que les ‘Blancs’ ne nous trompent pas».
Davi Kopenawa a exprimé sa conviction que le pontife, qui a souvent fait entendre sa voix en faveur de l’Amazonie, pouvait être «un allié», par ses paroles de «soutien aux peuples indigènes, de défense de la forêt et de l’Amazonie».
Lors de la visite du président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, au Vatican, en juin 2023, «le respect des populations indigènes, ou encore la protection de l’environnement», avaient été au cœur des discussions.
La protection du territoire amazonien est une cause chère au pape François, qui a même convoqué en octobre 2019 une «assemblée spéciale» du Synode des évêques, pour réfléchir à «l’écologie intégrale» dans cette région du globe. «Je rêve d’une Amazonie qui lutte pour les droits des plus pauvres, des peuples autochtones, des derniers, où leur voix soit écoutée et leur dignité soit promue», écrivait notamment le pape dans l’exhortation apostolique publiée après ce synode. (cath.ch/imedia/ic/ak/bh)