Un Lucernois et un Saint-Gallois à la tête du Corps
Vatican: Nomination du Commandant de la Garde suisse pontificale et de son adjoint
Rome, 2 juin 1998 (APIC) Moins d’un mois après le drame qui a coûté la vie, le soir de sa nomination, au commandant de la Garde suisse pontificale Alois Estermann, Jean Paul II a nommé mardi son successeur. Il s’agit du Lucernois Pius Segmüller, un colonel d’Etat-major de l’armée suisse âgé de 46 ans, marié et père de deux enfants.
Pius Segmüller sera secondé par un vice-commandant saint-gallois, Elmar Theodor Mäder, un juriste de formation (licence en droit de l’Université de Fribourg en 1990) âgé de 34 ans. Né le 28 juillet 1963 dans la localité de Henau (St-Gall), Elmar T. Mäder est marié et père de trois enfants. Lieutenant à l’armée, membre du parti démocrate-chrétien, il a été greffier de tribunal, employé dans une société fiduciaire avant de se mettre à son compte comme réviseur et conseiller fiscal et juridique.
Une vocation et un engagement de foi
Dans une interview accordée à l’APIC, le colonel Segmüller a dit sa joie d’avoir été choisi. Pour lui, cette nomination n’est pas seulement un défi professionnel. Il la considère également comme une vocation dans la suite logique de sa foi. Pius Segmüller est membre de la paroisse catholique de Burgdorf, dans le canton de Berne.
Né le 8 mars 1952 à Emmen, dans le canton de Lucerne, Pius Segmüller est originaire d’Altstätten (canton de St-Gall). Il a été fait citoyen d’honneur de Randa (canton du Valais) en raison de son engagement lors de la catastrophe qui toucha la localité. Marié à une femme de confession protestante, le colonel Segmüller est père de deux enfants. De langue maternelle allemande, il parle très bien le français – il a commandé à l’armée un bataillon de sauvetage mixte puis un régiment d’hôpital basé en Valais, également composé d’Alémaniques et de Romands. Il connaît également l’anglais et l’italien.
Après des études de maître secondaire à l’Université de Zurich et une péériode d’enseignement, Pius Segmüller suit l’académie militaire de l’Ecole Polytechnique fédérale de Zurich (1980 et 1985), les cours d’Etat-major à Berne et l’Institut suisse de police de Neuchâtel (1995 et 1996). Il est ainsi durant 13 ans militaire de carrière dans les troupes de sauvetage, avant de redevenir milicien. Il effectue aussi un stage de deux ans comme «Congress Manager» dans l’entreprise pharmaceutique Sandoz, avant de travailler durant trois ans comme chef de la sécurité et de la circulation de la police de son canton d’origine, St-Gall.
Actuellement, Pius Segmüller est à l’Office de sécurité du canton de Berne en tant que responsable de l’instruction et l’engagement en cas de catastrophe. Il ne connaît pas encore la date de son entrée en fonction à Rome et prendra contact ces prochains jours avec le colonel Roland Buchs, l’ancien commandant de la Garde suisse qui a repris du service ad interim après l’assassinat du colonel Estermann.
Interrogé par l’agence APIC sur ses rapport avec les Suisses romands – le meurtrier du colonel Estermann était un jeune vice-caporal du Valais romand et la presse avait fait état d’un certain malaise entre Romands et Alémaniques au sein de la Garde – le colonel Segmüller considère comme un avantage indéniable d’avoir commandé des troupes composées de Romands et d’Alémaniques.
Le colonel Segmüller, catholique pratiquant, a été sollicité par une connaissance pour poser sa candidature. «Cette nomination est pour moi un honneur et une grande joie, a-t-il déclaré à l’APIC; je suis très positif face à cette nouvelle réalité, tout en ne sachant pas grand-chose de ce qui va m’arriver. Je considère cette nomination comme un défi plus qu’un job; je la considère comme une vocation, en accord avec ma foi». La réalité de la Garde suisse pontificale n’est pas pour lui totalement inconnue – il s’y est déjà rendu une fois – mais il n’a jamais été lui-même Garde suisse. Il n’a pas encore d’idée sur les réformes nécessaires. Malgré les inconnues que lui réserve sa nouvelle fonction, Pius Segmüller se sent prêt, car «la décision a été mûrie et prise en accord total avec mon épouse». (apic/be)