une rançon pour la libération d’Aldo Moro
Vatican: Paul VI était disposé à payer (130990)
Vatican, 13septembre(APIC) Paul VI était prêt à payer une rançon pour obtenir des Brigades Rouges la libération d’Aldo Moro: c’est ce que vient de
confirmer le juge d’instruction italien Rosario Priore au terme du «Moro
Quater», à savoir la quatrième enquête consacrée à l’enlèvement (16 mars
1978) et la mort (9 mai 1978) du président de la démocratie chrétienne italienne.
Il a été question pour la première fois d’une rançon du Vatican pour
sauver Aldo Moro dans une interview de l’actuel Premier ministre italien,
Giulio Andreotti, publiée en 1988 par l’hebdomadaire italien «Panorama». Le
pape Paul VI, qui était lié d’amitié avec Aldo Moro, avait d’abord demandé
à son secrétaire particulier, Mgr Pasquale Macchi, d’examiner la question
de savoir si une initiative du Vatican était en contradiction avec l’attitude de fermeté manifestée par le gouvernement italien, présidé alors déjà
par G. Andreotti. En effet durant les 55 jours que dura la séquestration
d’Aldo Moro, Mgr Macchi fut amené à rencontrer G. Andreotti, qui n’émit aucune objection à l’initiative de Paul VI. On tenta alors, avec l’aide d’aumôniers de prison, d’établir le contact avec les leaders historiques des
Brigades Rouges en détention et, par leur intermédiaire, avec les ravisseurs.
Dans une lettre envoyée par Mgr Macchi à G. Andreotti après son interview parue en 1988 dans «Panorama» et incluse dans le dossier de l’enquête,
le secrétaire de Paul VI écrit que le pape «dans son ardente et continuelle
angoisse d’apporter une contribution efficace à la libération» du leader
démocrate chrétien, avait envisagé la possibilité de mettre à disposition
des «moyens financiers». On ne connaît aucun autre détail, concernant le
montant de la somme proposée.
L’initiative du Vatican ne porta pas ses fruits, puisque le corps d’Aldo
Moro fut retrouvé sans vie à Rome plus d’un an après son enlèvement.
(apic/cip/jt/gar)