Vatileaks: Mgr Balda reconnaît avoir transmis des documents aux journalistes

L’un des deux ›corbeaux’ présumés de l’affaire «Vatileaks 2», le prélat espagnol Lucio Angel Vallejo Balda, a longuement été interrogé par la justice vaticane, dans l’après-midi du 14 mars 2016. Il a reconnu avoir transmis ou facilité l’accès à des documents confidentiels sur les affaires économiques du Saint-Siège à deux journalistes italiens et avoir subi les pressions de la consultante en communication Francesca Chaouqui, tous trois également inculpés dans cette affaire.

Après une audience «technique» à huis-clos autour des expertises réclamées par les deux ‘corbeaux’ présumés, le 12 mars, le procès sur le vol et la diffusion de documents confidentiels concernant les finances du Saint-Siège a repris dans l’après-midi du 14 mars. Une grande partie de cette audience a été consacrée à l’interrogatoire de l’un des principaux accusés, Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, ancien secrétaire de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège et ancien membre de la Commission pontificale d’étude sur l’organisation des structures économico-administratives du Saint-Siège (COSEA).

Mgr Balda a cédé aux avances de Francesca Chaouqui

Interrogé par le promoteur de justice du Vatican puis par son avocate, Mgr Vallejo Balda a fait état à de nombreuses reprises des «pressions» qu’exerçait sur lui Francesca Chaouqui, parlant du «monde dangereux» qu’il ressentait derrière cette jeune femme qui lui disait faire partie des services secrets italiens. Il a assuré qu’elle lui avait présenté Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi, deux journalistes italiens qui ont par la suite publié des livres à sensation sur les dérives financières du Vatican.

Le prélat espagnol a particulièrement reconnu avoir transmis des documents à Emiliano Fittipaldi et une liste de mots de passe à Gianluigi Nuzzi permettant d’avoir accès à sa boîte mail, et à des informations confidentielles de la COSEA. Mgr Vallejo Balda, par ailleurs, n’a pas démenti avoir cédé aux avances de Francesca Chaouqui un soir de décembre 2014, lors d’un séjour à Florence, reconnaissant s’être trouvé dans une «situation compromettante».

L’interrogatoire des cinq inculpés doit se poursuivre toute la journée du 15 mars au Tribunal du Vatican, puis les 18, 21 et 22 mars. L’audition des témoins souhaités par les inculpés devrait avoir lieu après Pâques. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)