Faire exprimer et diminuer la souffrance existentielle

Vaud: L’aide spirituelle d’urgence s’étend au niveau cantonal, avec l’aide de la police

Déo Negamiyimana, pour l’Apic

Lausanne, 1er septembre 2006 (Apic) L’assistance spirituelle en situation d’urgence est, dès aujourd’hui, étendue sur tout le territoire vaudois. Orienté vers les familles affectées par un accident mortel ou les victimes en détresse, le service est généralisé grâce à la centrale d’alarme de la police cantonale. Explications avec Marco Martinuz, aumônier catholique et membre d’une des quatre équipes d’intervention.

L’originalité de l’aide spirituelle d’urgence est que les Eglises vont maquer spécifiquement leur présence auprès des personnes en situation difficile. «Notre accompagnement est offert dans des circonstances de rupture profonde. Elle permet une expression et une diminution de la souffrance existentielle», précise Marco Martinuz.

Ancrée dans la tradition des Eglises suisses alémaniques, l’aide spirituelle existe depuis quatre ans dans le canton de Vaud. Jusqu’aujourd’hui, elle était limitée à quelques régions où la police faisait appel, occasionnellement, à l’un ou l’autre aumônier. Désormais, la collaboration entre police et aumôniers sera systématique et s’étendra sur tout le territoire, à l’exception de la ville de Lausanne.

Quatre équipes disponibles de jour comme de nuit

Sur le terrain, quatre équipes oecuméniques seront disponibles sur appel de la centrale d’engagement, de jour comme de nuit. La répartition des équipes se fera en fonction des centres d’intervention de la gendarmerie vaudoise qui travaille au nord-sud, au centre, à l’est et à l’ouest du canton. Les aumôniers interviennent sur place selon les demandes des services d’urgence. Ils offrent alors une présence et des compétences aussi bien aux victimes qu’à leur famille. Selon les lieux, le délai d’intervention est de 30 à 45 minutes.

En cette matière, la collaboration entre aumôniers et police vient à point nommé. «Il y a de plus en plus de cas d’urgences. Crises conjugales, homicides, suicides, accidents de circulation, etc. entraînent une mort atroce ou une invalidité. Avec la démarche de l’aide d’urgence spirituelle, la police peut sans autre compter sur les compétences des hommes et femmes d’Eglise», promet l’aumônier au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).

Marco Martinuz assure par ailleurs que les aumôniers n’interviendront pas pour faire du prosélytisme. «Notre présence, visera à détecter des situations à risque. Par la connaissance du terrain, nous apporterons un soutien momentané avec des outils appropriés», indique-t-il. (DNG)

Encadré

Compétences des acteurs de l’aide spirituelle d’urgence

Possédant une formation professionnelle complète dans le ministère, les aumôniers membres de l’aide spirituelle d’urgence doivent avoir en plus une expérience professionnelle de cinq ans et être âgés de 30 ans ou plus. L’organisation exige aussi que les intervenants soient outillés dans l’assistance spirituelle d’urgence. Eventuellement une formation en débriefing ou équivalente est exigée. La supervision en groupe, personnelle, ou les deux à la fois, est un plus. En cas de besoin, d’autres ecclésiastiques peuvent être sollicités selon les besoins et selon leurs compétences propres, par exemple l’annonce de décès par les ministres de paroisse. No d’appel en cas de situation difficile: 117. (apic/dng/bb)

1 septembre 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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