Vaud: pas de «roesti-graben» dans l’Eglise réformée vaudoise (120194)
Les paroisses de langue allemande font
désormais partie de l’Eglise du canton
Lausanne, 12janvier(APIC) Evénement attendu depuis des années: les paroisses de langue allemande dans le canton de Vaud font désormais partie
intégrante de l’Eglise évangélique réformée vaudoise. C’est là l’aboutissement logique d’une décision prise en 1989 déjà par le Grand Conseil. Si
cette régularisation ne porte pas à conséquences pour les paroissiens, elle
revêt une signification importante, puisqu’elle marque l’intégration de ces
protestants alémaniques – ou germanophones en général – dans l’Eglise de
leur canton d’accueil. Et ceci à moindre coût pour l’Etat, qui ne fait
qu’officialiser des postes de paroisses auxquelles il payait déjà des subventions.
Depuis les années trente, la paroisse germanophone de Villamont, à Lausanne, faisait partie de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud
(EERV). Mais il existait d’autres paroisses de langue allemande qui
fonctionnaient de manière quasiment congrégationaliste, c’est-à-dire sans
lien avec l’EERV. Elles engageaient de leur propre chef leurs pasteurs et
géraient leurs finances en toute indépendance. Ces paroisses recevaient
toutefois une subvention de l’Etat, au même titre que d’autres institutions. Cette subvention s’étant accrue avec le temps, la réorganisation de
l’Eglise intitulée «Horizon 90» a prévu de régulariser 6 postes pastoraux
de langue allemande, parmi les 18 votés par le Grand Conseil.
A propos des économies à réaliser en 1994, le Conseil d’Etat a demandé
un certain nombre d’efforts. Plusieurs suppressions de subventions ont déjà
été annoncées lors du Synode d’automne: l’Eglise devra économiser d’ici
1997 plus de 1,227 million en subventions. En feront principalement les
frais la FOPIEMS (Fondation pour une pastorale interconfessionnelle en
EMS), les aumoneries dans les maisons d’éducation spécialisée, les frais de
prise en charge d’aumoniers-stagiaires au CHUV et à Cery. A charge de
l’EERV de reprendre le financement des tâches qu’elle jugera vraiment nécessaires.
Pour les paroissiens de langue allemande, cette régularisation ne changera pas radicalement leur vie: ils recevront le courrier de l’Eglise vaudoise; leurs pasteurs seront installés sur décision du Conseil synodal et
selon les directives de l’EERV. Mais, tout en étant inscrits officiellement
dans une paroisses de langue allemande, ils conserveront la possibilité de
se rendre au culte dans le temple de leur choix; leurs enfants suivront le
catéchisme avec un matériel alémanique, ou en français, avec leurs camarades d’école. Restent quelques questions en suspens. Et premièrement celle
qui concerne l’impact financier de cette nouvelle appartenance ecclésiale
pour les paroissiens. (apic/spp/pr)