Hugo Chavez mène le pays à la dictature, selon Mgr Porras
Venezuela: Climat tendu entre l’Eglise catholique et le gouvernement
Caracas, 13 juillet 2007 (Apic) Le climat s’envenime, au Venezuela, entre la hiérarchie catholique et le gouvernement d’Hugo Chavez. Accusée récemment d’être «une nouvelle Inquisition avec les vieux manuels de la Guerre froide», la Conférence épiscopale réplique en affirmant que le président mène le pays à la dictature.
C’est dans une interview accordée à l’agence AFP à Cuba, durant l’Assemblée générale du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM), que Mgr Baltazar Porras, évêque de Merida, élu mardi premier vice-président de la CELAM, a lancé une série d’accusations contre Hugo Chavez. Le président du Venezuela dirige son pays «vers une dictature» marxiste-léniniste tout en confisquant le discours religieux, a lancé le prélat. Ajoutant: au Venezuela «toute institution ou personne qui ne cadre pas avec le processus révolutionnaire est considérée comme un ennemi».
«Il y a un énorme climat de tension, d’exclusion, dont l’Eglise fait l’objet», a déploré l’évêque. «Indiscutablement, ils ont redoublé non seulement les attaques, mais aussi les insultes» contre l’Eglise», selon Mgr Porras, qui a présidé de 1999 à 2006 la Conférence épiscopale du Venezuela. Il a également dénoncé les références aux Evangiles ou au Christ auxquelles Hugo Chavez a régulièrement recours pour justifier son action. «Il y une appropriation, un détournement du langage religieux commun», a affirmé à l’AFP le religieux, selon qui il s’agit d’un trait «des régimes de type fasciste ou nazi».
Ses propos interviennent quelques jours après que le chef de la diplomatie d’Hugo Chavez, Nicolas Maduro, eut accusé la Conférence épiscopale du Venezuela (CEV) d’être «une nouvelle Inquisition avec les vieux manuels de la Guerre froide», et de «préparer un plan de déstabilisation du pays», rapporte l’AFP. Le président Chavez a régulièrement accusé la hiérarchie catholique, et notamment le cardinal José Ignacio Velasco, décédé depuis, d’avoir participé à l’éphémère coup d’Etat d’avril 2002 qui l’a renversé durant 48 heures. (apic/afp/bb)