Vers un «Vaticangate»?

Rome: De nouvelles fuites écornent la politique de transparence financière du Vatican

Rome, 15 février 2012 (Apic) La publication documents secrets du Vatican se poursuit dans la presse italienne. Le quotidien «Il Fatto Quotidiano» en remet une couche en divulguant deux nouveaux courriers, le 15 février 2012. La politique de transparence financière du Vatican, engagée depuis fin 2010, y est directement mise en cause.

Le premier document est daté d’octobre 2011. Il contient un avis de Giuseppe Della Torre, président du Tribunal de l’Etat de la Cité du Vatican, sur demande de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège, quant à la nécessité pour la «banque du Vatican» de se soumettre aux contrôles de l’Autorité d’information financière (AIF). Et cela y compris pour les opérations effectuées avant l’entrée en vigueur de la loi de transparence, en avril 2011. Giuseppe Della Torre y assure que cette loi ne donne pas à l’AIF le pouvoir d’inspection sur des opérations effectuées avant avril 2011. Publiquement, le Bureau de presse du Saint-Siège avait affirmé le contraire le 9 février dernier.

L’autre document est une note du 12 janvier 2012. Le cardinal Nicora, président de l’AIF, s’inquiète de la trop croissante dépendance de l’institution vis-à-vis de la Secrétairerie d’Etat et y voit un «risque pour la réputation du Saint-Siège». Le journal «Il Fatto Quotidiano» évoque une véritable «marche en arrière» au regard des lois mises en place en avril 2011 pour lutter contre le blanchiment d’argent et favoriser la transparence.

Taupes identifiées?

Le 9 février, le Saint-Siège avait pris la défense de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), la «banque du Vatican», et de l’AIF. Le Bureau de presse du Saint-Siège s’était prêté à une série de mises au point suite aux «affirmations sans fondement» d’entrave à la justice diffusées la veille par la chaîne de télévision «La 7».

La télévision avait insinué que les normes du Vatican empêcheraient des enquêtes et des procédures pénales menées avant l’entrée en vigueur de la loi anti-blanchiment du 1er avril 2011. «Cela ne correspond pas à la vérité», s’était défendu le Saint-Siège.

Cette énième fuite survient alors que le quotidien italien «La Repubblica» affirme, dans son édition du jour, que les taupes ayant fourni des documents confidentiels du Vatican à la presse avaient été identifiées. Une enquête-éclair menée par les équipes de la Gendarmerie du Vatican aurait résolu l’affaire. (apic/imedia/mm/nd)

15 février 2012 | 17:54
par webmaster@kath.ch
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