à la CSCE en faveur de la liberté religieuse
Vienne : plaidoyer du représentant du Saint-Siège (190189)
Vienne, 19janvier(APIC) Mgr Angelo Sodano, représentant du Saint-Siège à
la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE), a fait un
plaidoyer en faveur de la liberté religieuse à Vienne devant la CSCE le
jeudi 19 janvier. «Ce que nos contemporains attendent du processus
d’Helsinki, c’est quils leur donne la possibilité d’être pleinement hommes,
dans le respect de leurs aspirations matérielles et spirituelles», a-t-il
déclaré.
Mgr Sodano, dont c’était la première intervention depuis sa nomination
comme secrétaire du Conseil pour les Affaires Publiques de l’Eglise, a indiqué que le monde a le regard fixé sur l’Europe, «d’ou sont parties les
deux terribles guerres mondiales de ce siècle», avant de former le voeu que
l’Europe soit aujourd’hui «artisan de paix».
Helsinki : un point de non-retour
Soulignant que «ce qui est en jeu, c’est l’homme», l’archevêque a abordé
le thème de la liberté de pensée, de conscience, de religion et de conviction. Il a rappelé les paroles prononcées il y a quelques jours par Jean
Paul II devant le corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. «Le
droit à la liberté de religion est si étroitement lié aux autres droits
fondamentaux que l’on peut soutenir à juste titre que le respect de la liberté religieuse est comme un «test» pour l’observance des autres droits
fondamentaux».
Mgr Sodano a observé que la Conférence de Vienne est partie de la
constatation que la liberté de religion est inscrite dans presque toutes
les Constitutions des Etats signataires de l’Acte final d’Helsinki, mais
que c’est cette liberté qui est le plus violée.
Mgr Sodano a rappelé six éléments inscrits dans l’Acte final d’Helsinki
concernant la liberté de conscience : «le libre accès aux lieux de culte;
le droit des communautés de s’organiser et de s’administrer conformément à
leurs structures hiérarchiques et institutionnelles; le droit d’acquérir,
de posséder et d’utiliser le matériel religieux nécessaire à la pratique de
la religion; le droit de recevoir et de donner une éducation religieuse,
aux enfants comme aux adultes; l’accès des communautés de croyants aux mass
media; la possibilité d’entretenir des contatcs directs entre fidèles et
communautés, au sein du territoire national comme à létranger».
Ces dispositions sont «un progrès substantiel, un point de non-retour,
qui fait honneur à la maturité et au sens de l’homme des responsables des
nations européennes», a affirmé le représentant du Saint-Siège, avant de
souligner qu’»il est capital, en effet, que tout homme, quel qu’il soit et
ou qu’il soit puisse poursuivre librement sa quête de la vérité, suivre la
voie de sa conscience, adhérer à la religion de son choix, professer
publiquement sa foi, dans la libre appartenance à une communauté religieuse
organisée».
Le sort des communautés uniates à l’Est
«Il faut que la liberté de religion apparaisse toujours plus comme une
véritable liberté civile et sociale», a insisté Mgr Sodano, avant d’attirer
l’attention sur «le sort réservé aux communautés catholiques de rite
oriental» (uniates) dans certains pays participants. Le prélat a dit
espérer que «après Vienne et grâce à Vienne, ces communautés contraintes à
vivre depuis de nombreuses années dans la clandestinité, retrouveront la
légitimité civile à laquelle elles aspirent.»
«Comme hier, cette Europe plus sûre et plus fraternelle que nous
construisons petit à petit ne se fera qu’avec l’homme et par l’homme,
jamais contre lui», a déclaré le délégué du Saint-Siège. En un mot, a-t-il
conclu, «tout citoyen doit être considéré et vivre comme une personne libre
et responsable». (apic/cip/jt/bd)