Cité du Vatican. (Photo: Flickr/Dennis Jarvis/CC BY-SA 2.0)
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Visite ad limina: les attentes multiples des évêques des Balkans

Le pape François a reçu en visite ad limina le 30 janvier 2017 des évêques des Balkans, réunis au sein de la Conférence épiscopale internationale ‘Saints Cyrille et Méthode’ (CEICEM), a annoncé le Bureau de presse du Saint-Siège. Issus d’une réalité très fragmentée, ces évêques ont exprimé le souhait de renforcer leurs points communs.

Cette conférence épiscopale particulière regroupe les évêques de Serbie, du Monténégro, du Kosovo et de Macédoine. Créée par le pape Jean Paul II en décembre 2004, elle porte le nom de Cyrille et Méthode de Thessalonique, connus pour avoir été apôtres des Slaves.

Selon Mgr Ladislav Nemét, évêque de Zrenjanin (Serbie) et président de la CEICEM, ce sont «les différences énormes entre ces pays» qui comptent en priorité au nombre des attentes pour cette visite ad limina, a-t-il affirmé à Radio Vatican le 30 janvier. «Pas seulement en ce qui concerne les langues: nous avons en effet quatre pays avec des législations différentes», a poursuivi le prélat, qui a souligné par exemple que «seule la Serbie permet d’enseigner la religion dans les écoles et collèges».

«La collaboration et la relation œcuménique entre le Saint-Siège et l’Eglise orthodoxe serbe autocéphale sont très bonnes», s’est aussi félicité Mgr Nemét à Radio Vatican, notant toutefois que ces relations se détériorent aux niveaux plus bas de la société. Minoritaires en Serbie, les 300’000 catholiques serbes représentent toutefois 90% des catholiques de la CEICEM.

Minorités catholiques

Au Monténégro et en Macédoine, il est en revanche très difficile de maintenir des relations avec les orthodoxes. Au Monténégro les catholiques ne représentent que 3,4% de la population, loin derrière les orthodoxes (72%) et les musulmans (19%). Même schéma en Macédoine, où les quelques milliers de catholiques doivent composer avec 64% d’orthodoxes et 33% de musulmans.

Le prélat note également que c’est au Kosovo que le dialogue interreligieux est le plus significatif, «parce que les catholiques vivent au milieu des musulmans». 90% de la population du pays en effet est musulmane.

Parmi les participants figuraient Mgr Stanislav Hočevar, archevêque de Belgrade (Serbie), où siège la conférence épiscopale internationale Cyrille et Méthode ; Mgr Rrok Gjonlleshaj, archevêque de Bar (Montenegro) ; Mgr Dodë Gjergji, administrateur apostolique de Prizren (Kosovo) ; et Mgr Kiro Stojanov, évêque de Skopje (Macédoine), exarque apostolique pour les fidèles de rite byzantin de l’ex-République Yougoslave de Macédoine.

Le 7 janvier dernier, le patriarche de l’Eglise orthodoxe serbe Irénée avait déclaré qu’il lui semblait difficile d’imaginer une visite dans son pays du pape François prochainement. «A cause de ce qui est arrivé dans le passé, une grande partie de la nation y est opposée», avait-t-il affirmé. Le haut prélat orthodoxe faisait allusion aux Serbes, expulsés de Croatie, pays catholique, durant la guerre de Yougoslavie.

En mai 2016, un voyage du pape François en Serbie avait été annulé en raison de la programmation d’élections anticipées. (cath.ch/imedia/ah/pp)

Cité du Vatican.
30 janvier 2017 | 17:43
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture: env. 2 min.
pape françois (2270), Vatican (537)
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