Réhabilitation des toxicomanes et hommage à Galilée

Visite pastorale de Jean Paul II en Toscane (240989)

Lucques, 24septembre(APIC/CIP) Le pape Jean Paul II a appelé samedi à

Lucques la communauté internationale à prendre des mesures énergiques contre l’expansion du marché de la drogue et a lancé un appel en faveur de la

réhabilitation des toxicomanes lors de la visite d’un centre pour drogués.

Jean Paul II effectuait une visite pastorale de deux jours en Toscane, dont

l’un des temps forts a été dimanche matin sa visite à l’Université de Pise,

où Galilée – jadis condamné par l’Eglise catholique – inaugura sa carrière

de professeur. Le pape a salué à cette occasion le «grand savant» dont

l’oeuvre scientifique fut «malencontrueusement contrariée au début».

«Les diverses instances publiques, aux niveaux national et international, sont appelées à freiner l’expansion du marché des stupéfiants; pour

cela il est nécessaire que soient avant tout dénoncés les intérêts de ceux

qui spéculent sur un tel marché; que soient ensuite déterminés les instruments et les mécanismes dont ils se servent; que l’on procède enfin à leur

démantèlement coordonné et efficace», a lancé le pape Jean Paul II samedi

soir 23 septembre au cours de sa visite au centre de réhabilitation des toxicomanes dans la ville italienne de Lucques (Lucca) en Toscane.

Donner un sens à la vie

Le pape Jean Paul II a également souligné la nécessité de promouvoir le

développement intégral des populations qui en sont jusqu’ici réduites à tirer leur propre subsistance de la production de stupéfiants. Relevant l’urgence de développer tout un réseau de prévention et de réhabilitation, le

pape a cependant souligné la nécessité «de proposer des valeurs et des modèles de vie alternatifs». «Donner un sens à l’existence d’un jeune signifie déjà en soi combattre la drogue», a-t-il lancé, en rappelant que l’on

ne combat pas seulement la drogue par des mesures répressives ou sanitaires, «mais aussi et surtout en instaurant de nouveaux rapports humains, riches en valeurs spirituelles et affectives».

Galilée à nouveau réhabilité

Au cours de cette 84e visite pastorale en Italie, Jean Paul II a visité

Pise, Cecina, Volterra et Lucques. A Pise, où naquit en 1564 l’astronome

Galileo Galilei, condamné par l’ex-Saint-Office parce qu’il soutenait que

c’était le soleil et non la terre, qui était au centre de l’univers, le pape a salué ce «grand savant». Son oeuvre scientifique, «malencontrueusement

contrariée au début, est maintenant reconnue par tous comme une étape essentielle dans la méthodologie de la recherche et, en général, sur le chemin qui mène à la connaissance du monde de la nature».

La condamnation de Galilée a gêné durant des siècles les rapports entre

le monde de la science et l’Eglise. Le pape actuel a dès le début de son

pontificat tenu à déplorer cette intervention indue. A l’Université de Pise, il a rappelé aux scientifiques la grande responsabilité qui leur incombe et la nécessité de conjuguer recherche et éthique. Il a à nouveau mis en

garde contre les manipulations génétiques, les dangers écologiques et l’accumulation d’armes destructrices.

Le pape à la prison de Volterra

Le pape a également visité la prison de la petite ville de Volterra, au

nord-ouest de Sienne, où il a été salué au nom de 150 détenus par un jeune

de 26 ans condamné pour meurtre à 21 ans de détention. Jean Paul II s’est

présenté lui-même comme «frère parmi les frères». Dans le bref discours

qu’il a adressé aux détenus, le pape a expliqué qu’il n’y a pas seulement

une libération d’ordre physique, mais aussi une libération d’ordre moral,

qui conditionne toute autre libération. (apic/jt/be)

24 septembre 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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