Arrivée du pape au Cameroun: une terre d’espérance, de justice et de paix, selon Benoît XVI

Visite pastorale du pape en Afrique

L’Eglise apporte la «réconciliation, la justice et la paix en Afrique»

Yaoundé, 17 mars 2009 (Apic) Peu de temps après son arrivée à Yaoundé (Cameroun), première étape de son voyage apostolique en Afrique, du 17 au 23 mars 2009, Benoît XVI a prononcé son premier discours, affirmant que l’Eglise apportait la «réconciliation, la justice et la paix en Afrique», un continent marqué par «l’espérance et la vie». L’avion du pape avait atterri à l’aéroport Nsimalen de la capitale le 17 mars 2009 à 15h45 (GMT+1).

Sorti de l’avion peu après 16h avec un large sourire, le pape a été accueilli par plusieurs centaines de personnes dont de nombreux officiels qu’il a salués un par un, ainsi que des jeunes femmes portant des pagnes aux armes de Benoît XVI et ornés du logo du voyage du pape en Afrique. Sous un pavillon d’honneur installé sur le tarmac, Benoît XVI, «heureux de se trouver» au Cameroun, a alors commencé son discours, 25 minutes après avoir foulé le sol africain pour la première fois de son pontificat.

«Dans une époque de pénurie alimentaire mondiale, de troubles financiers et de changements climatiques inquiétants, l’Afrique souffre de manière disproportionnée : ses habitants sont de plus en plus nombreux à souffrir de la faim, de la pauvreté et de la maladie», a d’abord déploré Benoît XVI.

Selon le pape, les Africains «demandent à grands cris la réconciliation, la justice et la paix, et c’est ce que l’Eglise leur offre». «Non pas des nouvelles formes d’oppression économique ou politique, mais la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Non pas un modèle culturel imposé qui ignore les droits des enfants à naître, mais l’eau pure et apaisante de l’Evangile de la vie. Non pas des rivalités amères entre ethnies ou entre religions, mais la droiture, la paix et la joie du royaume de Dieu» a ainsi expliqué Benoît XVI.

«Ici, en Afrique, tout comme dans de si nombreuses régions du monde, d’innombrables hommes et femmes souhaitent ardemment entendre un mot d’espérance et de réconfort» a ajouté le pape, rappelant en outre que «des conflits régionaux laissent des milliers de personnes sans domicile et sans ressources, veuves ou orphelins».

«Dans un continent qui a vu dans le passé de nombreux habitants cruellement coupés de leurs racines et envoyés à l’étranger comme esclaves, l’actuel trafic d’hommes, qui touche spécialement les femmes et les enfants, est devenu une nouvelle forme d’esclavage», a par ailleurs dénoncé Benoît XVI.

Mais «le Cameroun est bien une terre d’espérance», a soutenu le pape en français, «c’est une terre de la vie où le gouvernement parle clairement pour la défense des droits des enfants à naître. C’est une terre de paix».

Evoquant par la suite «les personnes malades et souffrantes» qu’il rencontrera le 19 mars au centre Cardinal Léger, près de Yaoundé, le pape a estimé «particulièrement souhaitable que les malades du sida puissent recevoir dans ce pays un traitement gratuit». Quelques heures auparavant, à bord de l’avion papal, Benoît XVI avait affirmé que «le préservatif ne permettait pas de dépasser le Sida».

En outre, à l’approche du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Cameroun, le pape a ensuite salué avec «reconnaissance les membres des autres Confessions chrétiennes et les fidèles des autres religions».

Il a déclaré que ces derniers donnaient «un signe éloquent de la bonne volonté et de l’harmonie qui existent dans ce pays entre les personnes appartenant aux différentes traditions religieuses».

En effet, le pape a souligné que «le Cameroun est décrit comme une ’Afrique en miniature’ qui abrite en son sein plus de 200 groupes ethniques différents capables de vivre en harmonie les uns avec les autres».

«Alors qu’au Cameroun plus d’un quart de la population est catholique, a ensuite rappelé le souverain pontife, l’Eglise est en mesure de mener à bien sa mission de réconfort et de réconciliation». Ainsi le pape a affirmé venir «pour confirmer (ses) frères et soeurs dans la foi», qui répond à la «mission des Successeurs de Pierre». Benoît XVI n’a pas manqué de mentionner «les nombreux grands saints de ce continent» dont «saint Cyprien, sainte Monique, saint Augustin et saint Athanase».

De son côté, accompagné de son épouse vêtue d’un pagne aux couleurs chatoyantes, le président Paul Biya, a évoqué «le privilège exceptionnel pour le Cameroun» que représente cette visite «porteuse d’espoir et de confiance dans l’avenir». Au pouvoir depuis 1982, le président camerounais avait déjà accueilli Jean-Paul II (1978-2005) en 1985 et 1995. (apic/imedia/ami/cp/lb/be)

18 mars 2009 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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