Les lieux qui accueilleront le pape à Valence

Voyage de Benoît XVI en Espagne: page d’histoire

Rome, 7 juillet 2006 (Apic) Le 3e voyage international de Benoît XVI, les 8 et 9 juillet 2006, conduira le pape à Valence, la troisième ville d’Espagne. Sur la côte est de la péninsule, au bord de la Méditerranée, cette agglomération de près d’un million et demi d’habitants se caractérise par son industrie et son agriculture et est marquée par un passé d’invasions multiples.

Fondée par les Romains en 138 avant Jésus-Christ, Valence a connu successivement l’occupation des Visigoths et des Maures. Ces derniers envahirent la ville en 718 et la gouvernèrent jusqu’en 1238. Seule, la conquête de Valence par le Cid, en 1094, fut un intermède chrétien pendant les cinq siècles de présence mauresque.

C’est en 1238 que Jacques Ier le Conquérant conquit Valence et la rattacha au royaume d’Aragon, laissant aux Maures la possibilité d’y vivre en paix. En 1609, Philippe Ier ordonna le départ des populations arabes, vidant la ville d’un tiers de sa population. Dans les années 1930, durant la guerre civile, Valence accueillit le gouvernement qui avait fui Madrid, et fut la cible de nombreux bombardements des partisans de Franco.

Le «Saint Graal»

Au cours des 26 heures qu’il passera à Valence, Benoît XVI se rendra en divers lieux de cette ville, chargés d’histoire. Ainsi, après s’être brièvement arrêté sur le lieu de l’accident de métro du 3 juillet dernier, le pape gagnera la cathédrale de Valence, dédiée à la Vierge de l’Assomption. Elle a été bâtie à partir de 1262 et achevée au 14e siècle sur les ruines de ce qui fut d’abord un temple païen, puis une église de l’époque romaine et enfin une mosquée. Au cours du 18e siècle, la cathédrale s’est enrichie d’éléments baroques. L’édifice est dominé par un clocher octogonal de 68 mètres de haut, appelé «Tour de Miguelete» et construit entre 1381 et 1429, qui accueille plus de 300 cloches.

Dans la cathédrale, une chapelle abrite le «Saint Calice», que certains appellent le «Saint Graal», datant du 1er siècle. Il s’agirait, selon la légende, de la coupe utilisée par le Christ lors de la dernière cène, au jour de l’institution de l’Eucharistie. Elle aurait été portée à Rome par saint Pierre et conservée par les papes jusqu’à Sixte II (257-258). Pendant la persécution de l’empereur Valérien, Sixte II a remis le précieux calice à son diacre, Laurent, originaire de la ville espagnole de Huesca. Laurent, avant de mourir martyrisé, aurait expédié le calice dans sa ville natale, en 258 ou en 261. Le calice y serait resté jusqu’à l’invasion musulmane, en 713, avant d’être successivement caché au proche monastère de San Juan de la Peña, dans la chapelle du palais royal de Saragosse, puis dans la résidence du roi à Barcelone, avant d’être enfin transféré à Valence au début du 15e siècle.

Au gré de l’avancée des troupes napoléoniennes au début du 19e siècle, puis de la guerre civile en 1936, le calice a voyagé à Alicante, Ibiza, Palma de Majorque, puis dans la région de Valence où il a été caché par des fidèles. Il est revenu dans la cathédrale en avril 1939. Lors de son passage à Valence, le 8 novembre 1982, Jean Paul II l’a utilisé pour célébrer la messe d’ordination de 141 nouveaux prêtres espagnols. C’est dans la chapelle qui abrite ce calice que Benoît XVI rencontrera les évêques espagnols.

Auprès de la «patronne de la ville»

Le pape se rendra ensuite dans la proche basilique de la «Vierge des délaissés», pour un bref temps de prière et une rencontre avec les familles des victimes de l’accident de métro survenu le 3 juillet dernier à Valence. La basilique bâtie au milieu du 17e siècle, de forme ovale, abrite sur son maître-autel une statue en bois peint du 15e siècle de la «Mare de Deu», la mère de Dieu. Par le passé, cette statue était posée sur le cercueil des malades mentaux, des orphelins ou des personnes abandonnées, ce qui lui a valu son nom de ’Vierge des délaissés’. Elle a été désignée comme patronne de la ville en 1885, sur volonté de Léon XIII.

Dans l’après-midi du 8 juillet, Benoît XVI ira rendre visite au couple royal espagnol au palais de la ’Generalitat’, siège de la communauté autonome de Valence. Construit entre 1482 et 1579, dans le style gothique, le «Palau de la Generalitat» a connu des modifications au 17e et au 20e siècle. Le palais, organisé autour d’un patio entouré d’arcades, abrite de magnifiques salles aux plafonds et aux murs richement décorés. La bâtisse comprend aussi un donjon de style Renaissance, et un verger d’orangers.

C’est finalement un lieu moins chargé d’histoire mais à l’allure futuriste qui accueillera le pape le 8 juillet au soir et le lendemain matin pour la veillée puis pour la messe de clôture de la 5e Rencontre mondiale des familles. Il s’agit de la la Cité des arts et des sciences de Valence. Encore en construction, ce complexe a été dessiné par deux architectes, Santiago Calatrava et Felix Candela. La Cité des Arts et des Sciences est censée «allier le divertissement à la culture» et comprend, autour d’un lac, un palais des arts, un musée des sciences, un cinéma et un parc océanographique. (apic/imedia/ami/pr)

7 juillet 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 4  min.
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