Suisse: Un humoriste condamné à 35 ans de prison pour s’être moqué du gouvernement
Yann Lambiel derrière les barreaux
Berne, 18 mai 2011 (Apic) L’humoriste valaisan Yann Lambiel écoperait de 35 ans de prison pour ses «gags» sur le Conseil fédéral, s’il vivait en Birmanie. Un sort que connaît son confrère Zarganar, pour la libération duquel le Valaisan s’engage dans une campagne menée par Amnesty International.
Condamné à 35 ans de prison pour s’être moqué du gouvernement, Yann Lambiel (38 ans) risque d’être torturé. Dans toute la Suisse, jusqu’au 29 mai 2011, 1000 affiches interpellent les passants sur son sort et celui de l’humoriste alémanique Victor Giacobbo. Dans une vidéo de 90 secondes, postée sur le site internet www.free-lambiel.ch et sur YouTube, l’humoriste explique son quotidien depuis sa cellule aux allures pour le moins sordides: «Souvent, j’entends les cris des gens qu’on torture dans la salle d’à côté. A chaque bruit de pas, j’ai peur que je sois le suivant.»
Yann Lambiel et Victor Giacobbo ont prêté leur image à la campagne d’Amnesty International pour défendre la liberté d’opinion et d’expression, a expliqué l’ONG. Le but est de faire libérer le comique birman Zarganar, condamné à 35 ans de prison pour avoir critiqué le gouvernement sur sa manière de venir en aide aux victimes du cyclone Nargis.
«Je m’engage pour la libération de mon collègue Zarganar et vous invite à signer la pétition d’Amnesty. Vous l’auriez fait pour moi. Faites-le pour Zarganar», demande Yann Lambiel sur le site internet www.free-lambiel.ch.
Liberté d’expression bafouée
La campagne d’Amnesty veut sensibiliser le public au fait que l’humour est une forme d’expression. Il est dès lors difficile d’imaginer que des artistes ou des journalistes critiques envers le gouvernement suisse soient emprisonnés.
«Cette situation est pourtant bien réelle dans de nombreux endroits du monde», souligne l’ONG. C’est pour cette raison que les droits humains nécessitent une mobilisation permanente. (apic/amnesty/nd)