Condamnés à mort en cas d’apostasie

Yémen: Dans le collimateur de la Commission sur la liberté religieuse internationale

Oxford/Ohio, 21 octobre 2008 (Apic) La Commission sur la liberté religieuse internationale, organisme américain indépendant mais soutenu par le gouvernement des Etats-Unis, a lancé une mise en garde concernant le statut de prisonnier religieux au Yémen. La Commission cite le cas de baha’is et de chrétiens emprisonnés pendant des mois sans motifs.

La Commission américaine sur la liberté religieuse au niveau international, composée de neuf membres, a été créée en 1998 par une loi, l’»International Religious Freedom Act». Elle rédige chaque année un rapport sur la liberté religieuse dans le monde, utilisé par Washington pour déterminer quels sont les pays qui méritent d’être avertis ou sanctionnés parce qu’ils ne garantissent pas cette liberté fondamentale à leurs citoyens.

Cette Commission a déclaré que certains prisonniers baha’is pourraient être déportés en Iran où, selon elle, le gouvernement a jeté en prison et torturé des fidèles de la foi baha’ie. Les prisonniers chrétiens, qui sont des convertis de l’islam, sont passibles de la peine de mort au Yémen, s’ils sont accusés d’apostasie. La Commission américaine affirme que les arrestations témoignent d’une intolérance croissante, au niveau des autorités, envers les minorités religieuses.

Selon le rapport de cette organisation pour la liberté religieuse, des baha’is et des chrétiens sont détenus pour avoir partagé leur foi avec d’autres personnes. «Il est très troublant que la condition des minorités religieuses semble s’être récemment détériorée au Yémen», a déclaré Felice D. Gaer, présidente de la Commission et experte en droits humains auprès de l’American Jewish Committee.

Selon elle, il est probable que les arrestations violent le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel le Yémen est partie. En juin 2008, les forces de l’ordre ont lancé un raid contre plusieurs foyers privés de la capitale, Sanaa. Les policier ont arrêté six baha’is. Deux d’entre eux, citoyens yéménites, ont été relâchés depuis.

Sur les quatre individus restant en prison, trois sont des ressortissants iraniens et un est d’origine irakienne. Parmi ceux qui sont restés en prison, trois vivent au Yémen depuis au moins 25 ans. Le pays est signataire de la Convention contre la torture des Nations Unies, dont l’article 3 interdit la déportation d’un individu vers un pays où il risque d’être torturé. S’ils sont expulsés en Iran, les baha’is peuvent subir un traitement allant d’une répression exacerbée à l’exécution. La Commission indique également qu’au Yémen, certains chrétiens sont arrêtés parce qu’ils font la promotion du christianisme et distribuent la Bible, bien que les autorités n’aient déposé aucune plainte officielle. Le gouvernement du Yémen interdit de renoncer à l’islam pour se convertir et le prosélytisme auprès de musulmans est un crime passible de la peine de mort.

Au Yémen, environ la moitié des quelque 20 millions d’habitants sont musulmans sunnites et un peu moins de la moitié musulmans chiites. Le pays compte près de 3’000 chrétiens, 200 baha’is, 500 juifs et moins de 100 hindous. (apic/eni/be)

21 octobre 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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